Selon l’agence Fitch Ratings, les banques marocaines sont en passe de jouer un rôle central dans la relance économique africaine. Leur rentabilité retrouvée, une capitalisation renforcée et une liquidité saine leur donnent désormais les moyens d’accélérer leur développement à l’échelle continentale. En 2024, les sept principales banques du Royaume ont vu leurs bénéfices nets bondir de 22 %, malgré un environnement marqué par une hausse du coût du risque. Cette performance s’appuie sur de solides revenus obligataires, une marge nette d’intérêt améliorée et une rigueur accrue dans la gestion des charges. Grâce à ces résultats, les fonds propres ont été reconstitués et les ratios de capital consolidés, notamment via des émissions de dette subordonnée. Les établissements disposent donc de capacités accrues pour financer l’économie, au Maroc comme dans d’autres pays africains.
Les perspectives sont prometteuses : Fitch chiffre à plus de 100 milliards de dollars les besoins en financement d’infrastructures au Maroc d’ici 2030 soit l’équivalent de 61 % du PIB national. Les banques marocaines, déjà très présentes dans le financement des entreprises, sont idéalement positionnées pour répondre à cette demande. La croissance des dépôts clients, dopée par les mesures d’amnistie fiscale de 2024, renforce encore leur capacité à prêter à moindre coût. Fitch prévoit le maintien d’une marge nette d’intérêt robuste, même en cas de baisse des taux, limitant ainsi les pressions sur les revenus.
À cela s’ajoute une amélioration attendue de la conjoncture économique, tant au Maroc qu’en Afrique subsaharienne. Cela pourrait entraîner des reprises sur provisions et de meilleurs recouvrements de créances, libérant de nouveaux leviers de financement. Fitch évoque enfin la possible mise en place d’un marché secondaire des créances douteuses. Sans en faire une hypothèse centrale, l’agence y voit une piste pour assainir davantage les bilans bancaires. Forts de ces fondamentaux solides et d’un contexte plus porteur, les établissements bancaires marocains apparaissent désormais comme des acteurs clés de la transformation économique africaine.
