La Mauritanie engage une transformation profonde de son secteur énergétique. Le pays a choisi de confier à des partenaires privés la totalité de ses nouveaux projets de production d’électricité, avec un objectif immédiat : injecter 550 MW dans le réseau grâce au gaz domestique. Au cours du Forum Invest in African Energy 2025 à Paris, le ministre du Pétrole et de l’Énergie, Mohamed Ould Khaled, a annoncé le lancement imminent d’appels d’offres pour la construction d’une centrale liée au projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA), partagé avec le Sénégal. Deux projets en cours de développement dans ce cadre permettront d’alimenter le réseau national dans les prochaines années.
Cette stratégie repose sur des partenariats public-privé (PPP) et vise à moderniser le secteur, élargir l’accès à l’électricité (actuellement à 57 %), et exploiter le potentiel gazier, solaire et éolien du pays. L’objectif est clair : parvenir à une couverture nationale totale d’ici 2030 et soutenir une croissance industrielle inclusive. La première phase du projet GTA prévoit une centrale à cycle combiné de 250 MW pour chacun des deux pays partenaires. À cela s’ajoute une ambition forte pour l’hydrogène vert. Le ministre a rappelé que la Mauritanie détient le plus grand portefeuille africain dans ce domaine, avec une capacité de production estimée à 12 millions de tonnes par an.
Pour attirer les investisseurs, Nouakchott a réformé son cadre réglementaire : ouverture complète du secteur à l’investissement privé, nouveau code pour l’hydrogène vert, politique de contenu local renforcée et modernisation des lois sur les PPP. À terme, le pays entend étendre l’exploitation du champ de BirAllah, intensifier les échanges transfrontaliers d’électricité, et utiliser son énergie pour développer le secteur minier et positionner la Mauritanie comme un futur leader énergétique régional.
