Le président ivoirien Alassane Ouattara a lancé, lundi 12 mai à Abidjan, la 12e édition de l’Africa CEO Forum, marquée par la présence de cinq chefs d’État africains. Face à un parterre de décideurs économiques et politiques, il a plaidé pour une accélération de l’intégration commerciale du continent, en misant notamment sur une Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) plus dynamique et effective.
Après Kigali en 2024, c’est la cinquième fois que la Côte d’Ivoire accueille cette plateforme majeure de dialogue entre les secteurs public et privé. Aux côtés de Ouattara, les présidents Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagamé (Rwanda), John Dramani Mahama (Ghana) et Mohamed Ould El-Ghazouani (Mauritanie) ont pris part à l’événement.
Dans son allocution d’ouverture, Ouattara a souligné la nécessité de transformer les économies africaines pour accroître la valeur ajoutée créée localement. « La Zlecaf a bien démarré, mais les résultats sont encore faibles », a-t-il reconnu, tout en affirmant que « la Côte d’Ivoire reste l’un des pays les plus engagés dans le commerce intra-africain ».
Le président ivoirien a plaidé pour une vision commune du développement, fondée sur des engagements réciproques et des priorités concrètes : renforcer le capital humain, garantir la souveraineté alimentaire et énergétique, industrialiser les chaînes de valeur, développer les énergies renouvelables et maîtriser les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle. « Notre jeunesse est accro à l’IA. Encourageons-la à s’investir davantage », a-t-il insisté.
Conscient des bouleversements géopolitiques, économiques et environnementaux mondiaux, Ouattara a alerté sur les tensions commerciales, la volatilité des marchés et les chaînes d’approvisionnement perturbées. Il a également dénoncé l’insécurité croissante et les difficultés d’accès au financement auxquelles font face de nombreux pays africains.
Malgré ce contexte mondial tendu, le président a mis en avant la performance économique de la Côte d’Ivoire, avec une croissance de 6 % en 2024 et une projection de 6,25 % en 2025. Il a assuré que l’inflation est « maîtrisée » autour de 3 %, grâce à la diversification économique, portée par un secteur agricole dynamique.
Enfin, Ouattara a réaffirmé l’importance du partenariat public-privé pour la création d’emplois. En Côte d’Ivoire, le secteur privé emploie près de 1,6 million de personnes, contre 350 000 pour le secteur public. Il a ainsi exhorté les participants à « concevoir des solutions concrètes pour faire émerger des champions africains ».