Achraf Hakimi a été sacré meilleur joueur africain de Ligue 1. Le latéral droit du Paris Saint-Germain remporte le prix Marc-Vivien Foé 2025, décerné par RFI et France 24. Une consécration logique au terme d’une saison remarquable sur tous les plans. Couronné champion de France avec le PSG, élu homme du match en demi-finale de Ligue des champions contre Arsenal, Achraf Hakimi empile les distinctions. Il ajoute le prix Marc-Vivien Foé à son palmarès. Déjà deuxième en 2024, il devance cette fois sans discussion le milieu sénégalais Habib Diarra (Strasbourg) et l’attaquant ivoirien Evann Guessand (Nice). Le jury de près de 100 spécialistes du football africain et français n’a pas hésité : la saison du Marocain mérite tous les honneurs. C’est aussi une première dans l’histoire du prix créé en 2009 : aucun joueur du PSG ne l’avait encore remporté, malgré la domination du club sur la Ligue 1 depuis plus d’une décennie. Hakimi corrige donc cette anomalie avec la manière.
Une ascension fulgurante
Né en Espagne de parents marocains modestes une mère femme de ménage et un père vendeur ambulant, Hakimi grandit à Getafe, dans la banlieue sud de Madrid. Il se distingue dans un petit club local avant d’intégrer le centre de formation du Real Madrid, où il gravit rapidement les échelons. Sous Zinedine Zidane, il fait ses débuts professionnels en 2017-2018. À 19 ans, il soulève déjà la Ligue des champions, la Supercoupe d’Espagne, celle de l’UEFA et la Coupe du monde des clubs.
Mais après le départ de Zidane, son avenir se bouche à Madrid. Il rebondit à Dortmund, où il brille sous les couleurs du Borussia. Il y est élu meilleur espoir africain 2018, et réalise une saison 2019-2020 de haut niveau : cinq buts, dix passes décisives et une deuxième place en Bundesliga. L’Inter Milan flaire la bonne affaire. Avec les Nerazzurri, Hakimi est sacré champion d’Italie. Le PSG ne tarde pas à se positionner : en 2021, il est recruté pour 60 millions d’euros. Quatre ans plus tard, il est devenu un cadre du vestiaire et l’un des meilleurs à son poste dans le monde.
Un joueur total
Antoine Grognet, journaliste à RFI, résume : « Hakimi est bien plus qu’un défenseur. Il incarne le latéral moderne : rapide, précis, capable de combiner dans le cœur du jeu comme de porter le danger dans la surface adverse. » Son influence s’est encore accrue cette saison. Nommé vice-capitaine, il a pleinement profité du départ des stars Neymar, Messi et Mbappé pour se libérer et exprimer tout son potentiel.
Ses statistiques en Ligue des champions parlent pour lui : trois buts et cinq passes décisives, soit huit contributions directes. Il a gagné en sérénité et en leadership, au point de devenir l’un des piliers du dispositif de Luis Enrique. Il a d’ailleurs prolongé son contrat jusqu’en 2029.
Un Lion fidèle
Hakimi n’a jamais douté de ses racines. Après un bref passage par la sélection espagnole U19, il choisit à 17 ans de porter les couleurs du Maroc. Il devient rapidement un incontournable. Buteur dès son premier match contre le Mali, il s’impose sous tous les sélectionneurs. En 2022, il est l’un des artisans de la formidable épopée marocaine jusqu’en demi-finales du Mondial au Qatar. Son tir au but en panenka contre l’Espagne reste dans toutes les mémoires. Leader naturel, il endosse aussi ce rôle avec la jeune génération. Aux JO 2024 à Paris, il guide les Lionceaux vers une médaille de bronze historique.
Un engagement discret mais puissant
En dehors du terrain, Hakimi reste un homme discret. Il évoque souvent l’éducation stricte et les sacrifices de ses parents comme fondements de son éthique de travail. Investi dans des causes sociales, il s’est notamment illustré en 2018 en retrouvant un petit garçon marocain qui portait un maillot bricolé à son nom. Depuis, il a lancé sa propre fondation et a été nommé champion des droits de l’enfant par l’UNICEF.
Un avenir chargé et une ombre judiciaire
L’année 2025 est loin d’être terminée pour lui. Le PSG vise un triplé historique : après le titre de champion de France, le club joue la finale de la Coupe de France et celle de la Ligue des champions face à l’Inter Milan, l’un des anciens clubs d’Hakimi. En juin, le PSG participera à la nouvelle version du Mondial des clubs aux États-Unis, avec l’ambition de marquer l’histoire. Puis viendra la trêve internationale et les échéances avec le Maroc.
Mais tout n’est pas parfait. En mars 2023, il a été mis en examen pour viol. Il conteste les faits, évoquant une tentative de racket. Cette affaire, non jugée à ce jour, a provoqué son divorce et reste une tache sur son parcours, aussi brillant soit-il.
Reste qu’en 2025, Hakimi s’impose comme un modèle de constance, de progression et d’engagement. Sur le terrain comme en dehors, il a franchi un cap. Le prix Marc-Vivien Foé vient en attester.
