D’après le 16e rapport Mali-Mètre publié en ce mois de mai 2025 par la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, 68,7 % des Maliens estiment que la situation du pays s’est améliorée au cours des douze derniers mois. Cette enquête, menée auprès de 2 220 personnes dans Bamako et dix régions, met en lumière un optimisme global, porté par les progrès en matière de sécurité (48,5 %), de gouvernance (15,2 %) et le retour de l’administration dans certaines zones, notamment à Kidal et Tombouctou.
Les disparités régionales restent cependant notables. Si 88,5 % des sondés à Tombouctou voient une amélioration, ils ne sont que 44 % à Gao. À Bamako, les préoccupations dominantes sont la vie chère et les délestages électriques. Dans certaines régions comme Mopti ou Kidal, l’insécurité reste une cause majeure d’inquiétude.
Le rapport révèle aussi un fort soutien à la transition : 90,7 % des répondants en sont satisfaits, et 72,1 % font confiance au président de la Transition. La coopération avec la Russie est plébiscitée (78,8 %), tout comme l’Alliance des États du Sahel (AES), soutenue par 92 % des sondés. En revanche, les relations avec la CEDEAO sont remises en question par une partie importante de la population (38,1 %).
Malgré ce climat favorable à la junte, les inquiétudes persistent. La méconnaissance des réformes est élevée (73,6 %), et les partis politiques souffrent d’un profond désintérêt. Enfin, 60 % des Maliens doutent de la tenue des élections prévues cette année, même si plus de 83 % se disent prêts à voter.