Publicité, influenceurs, informel : l’AAC-Bénin veut reprendre la main

À la tête de l’Association des Agences de Communication du Bénin (AAC-Bénin), Alexis Gnanguenon incarne un tournant stratégique pour un secteur en quête de structuration, de reconnaissance et de régulation.

L’Assemblée générale élective de l’AAC-Bénin, tenue le vendredi 2 mai 2025 à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Cotonou, a consacré l’élection d’un nouveau bureau pour la mandature 2025-2028. À sa tête, Alexis Gnanguenon, dirigeant de BG COM Advertising, succède à Didier Aplogan, figure historique de la profession.

Un passage de relais sous le signe de la continuité et de la réforme

Après neuf années de présidence, Didier Aplogan laisse derrière lui une association structurée, dotée de commissions actives et reconnue comme un interlocuteur clé des pouvoirs publics. Son bilan met en avant la professionnalisation des agences membres, la promotion d’une publicité éthique, ainsi qu’une participation active aux discussions sur le futur Code de la publicité au Bénin.

Dans son discours de passation, Aplogan a insisté sur la nécessité d’encadrer les nouvelles pratiques publicitaires à l’ère du numérique, notamment la montée en puissance des influenceurs et des agences informelles.

Une équipe rajeunie pour des défis inédits

Élu pour un mandat de trois ans, Alexis Gnanguenon entend inscrire son action dans la continuité, tout en apportant un souffle nouveau. Il s’est entouré d’une équipe dynamique, représentative de la diversité des agences membres.

“Nous devons repenser notre secteur, mieux le structurer, et garantir que seuls les acteurs conformes aux normes puissent y exercer pleinement”, a déclaré le nouveau président.

L’un des chantiers prioritaires annoncés est la création d’une commission ad hoc chargée de proposer un cadre juridique adapté aux réalités actuelles, notamment en ce qui concerne la régulation des influenceurs et des prestations digitales.

Un secteur fragilisé par la concurrence déloyale

La profession traverse une période délicate. Face à une crise économique persistante, les agences formelles sont confrontées à une érosion de leurs parts de marché, concurrencées par des structures non déclarées, des créateurs de contenus peu encadrés et parfois même par les annonceurs eux-mêmes qui court-circuitent les canaux traditionnels.

Le bureau sortant l’a martelé : la survie des agences passe par une régulation rigoureuse et par une revalorisation du métier de communicant.

Construire une voix forte pour le secteur

Alexis Gnanguenon entend également renforcer les partenariats institutionnels, notamment avec le ministère du Numérique et de la Digitalisation, ainsi que celui du Commerce et de l’Industrie. L’objectif : faire entendre la voix des agences dans l’élaboration des politiques publiques et accroître la visibilité du secteur dans les grandes orientations économiques du pays.

“Notre ambition est claire : faire de la communication un levier de développement, et non une simple variable d’ajustement”, a-t-il résumé.

Une nouvelle ère s’ouvre

L’élection d’Alexis Gnanguenon intervient à un moment charnière. Entre restructuration interne, lutte contre l’informel, et quête de reconnaissance institutionnelle, le nouveau bureau de l’AAC-Bénin aura la lourde tâche de conduire la profession vers une nouvelle étape de son histoire.

La balle est désormais dans le camp des agences : s’unir, se réinventer, et faire front commun pour exister dans un marché de plus en plus concurrentiel.

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