Trois personnes ont été abattues mardi soir 29 avril à Uppsala, au nord de Stockholm, dans ce qui semble être un nouvel épisode de la violence liée aux gangs en Suède. Les faits se sont déroulés dans un salon de coiffure du centre-ville, selon plusieurs médias locaux. La police, alertée peu après 17h (heure locale), a établi un large périmètre de sécurité dans ce quartier habituellement paisible. Un témoin a vu un homme en vêtements sombres s’éloigner rapidement, un bras dissimulé dans sa poche. Un autre rapport fait état d’un individu prenant la fuite à bord d’un scooter.
« Trois personnes ont perdu la vie, mais leur identité reste à confirmer », a déclaré Magnus Jansson Klarin, porte-parole de la police d’Uppsala. D’après la télévision publique SVT, l’une des victimes serait impliquée dans une affaire visant un proche du chef de gang Ismail Abdo. La police ne confirme pour l’instant aucun lien direct avec cette rivalité criminelle. L’émotion est vive dans la ville universitaire. « C’est choquant et inacceptable », a réagi le maire Erik Pelling. Un étudiant rencontré sur place partage le même sentiment : « Je viens ici tous les jours, je ne pensais pas qu’une chose pareille pourrait se produire dans ce quartier ».
Les autorités assurent que la situation est désormais sous contrôle. Elles souhaitent rassurer les habitants à la veille de la fête traditionnelle de Valborg, qui attire chaque année des milliers de visiteurs à Uppsala. « Il n’y a pas de menace pour la population », a insisté la police. Le ministre de la Justice, Gunnar Strömmer, a qualifié l’attaque d’« extrêmement grave ». La Suède continue de faire face à une violence endémique des gangs, où des mineurs sont de plus en plus souvent utilisés comme exécutants, car âgés de moins de 15 ans, ils échappent à la responsabilité pénale.
Malgré tout, les statistiques indiquent un recul des fusillades pour la deuxième année consécutive : 296 cas en 2024 contre 368 en 2023. Le pays a compté 92 décès liés à la violence en 2024, en baisse par rapport aux 121 enregistrés l’année précédente, selon le Conseil national pour la prévention du crime (Bra). La Suède reste marquée par une autre tragédie survenue en février, quand un homme armé a tué dix personnes dans un centre de formation à Örebro avant de se donner la mort. Les motivations du tueur restent inconnues.