La France a accueilli ce vendredi 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, dont plusieurs enfants et des proches de ressortissants français. Cette opération humanitaire, menée le 23 avril, fait suite à une précédente évacuation qui avait permis à 59 personnes de quitter l’enclave palestinienne le 16 avril.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères précise que ces évacuations concernent des personnes ayant un lien direct avec la France : ressortissants, ayants droit, personnels de l’Institut français de Gaza et personnalités palestiniennes proches de la diplomatie française. Les autorités affirment qu’il s’agit d’une démarche de protection face à la gravité de la situation.
Dans un communiqué, le Quai d’Orsay réaffirme son opposition ferme à tout déplacement forcé de la population palestinienne, dénonçant une violation grave du droit international qui risquerait de déstabiliser l’ensemble de la région, notamment l’Égypte et la Jordanie.
Paris appelle également à un accès humanitaire sans entrave pour les civils de Gaza et exhorte à la reprise immédiate des négociations en vue d’un cessez-le-feu. Ce message intervient à quelques semaines d’une conférence franco-saoudienne prévue en juin, au cours de laquelle la France entend réitérer son engagement en faveur d’une solution à deux États.
Depuis le 2 mars, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire à Gaza, invoquant des impératifs sécuritaires. Plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, alertent sur un « effondrement total » de l’aide, qualifiant la crise actuelle de « pire échec humanitaire de notre génération ».
La reprise des hostilités le 18 mars 2025 a coûté la vie à près de 2000 Palestiniens, portant le bilan total à plus de 52 000 morts depuis octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, en particulier des femmes et des enfants.
La Cour internationale de Justice a pourtant enjoint Israël, dès janvier 2024, à prévenir tout acte de génocide et à garantir l’accès à l’aide humanitaire. En novembre, la Cour pénale internationale a émis plusieurs mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, pour crimes contre l’humanité commis dans la bande de Gaza.