Procès Dangnivo (Bénin) : la clarification du procureur sur les anciens PV à Calavi provoque des tensions, l’audience est suspendue sur demande 

Le procès sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère béninois des Finances disparu en août 2010, a repris ce jeudi dix avril 2025 au tribunal de première instance de Cotonou. L’audience de la veille avait été suspendue à la demande des avocats de la famille, le temps de mobiliser tous les membres attendus à la barre.

Ce matin, les deux prévenus sont arrivés peu après 10 heures. L’audience a redémarré avec la comparution de Yvonne Nanlimè, propriétaire d’une moto volée à Godomey en août 2010. Elle relate les faits : le 9 août vers 21 heures, alors qu’elle rentrait d’une étude biblique, elle a été braquée à quelques mètres de son domicile. Deux individus à moto ont pointé une arme sur elle et se sont enfuis avec son engin. Alertée par ses cris, une foule s’est formée et les conducteurs de taxi-motos l’ont conduite sur les lieux où l’un des voleurs avait été intercepté. Elle affirme n’avoir jamais récupéré sa moto.

Mais une confusion s’installe sur les dates. Yvonne parle du 9 août. Le prévenu Alofa affirme l’avoir volée le 16. Le procès-verbal de police évoque le 23 août. S’ajoute un autre élément troublant : l’avocat de la partie civile brandit un document mentionnant un second vol de moto, celui de David Montchéwanou, également survenu en août 2010. Or, les deux procédures portent le même numéro : 179.

Face à ce flou, le procureur justifie qu’il était courant, dans les débuts du tribunal d’Abomey-Calavi, que plusieurs plaintes soient réunies dans un même procès-verbal. Une pratique qu’il attribue à un manque de rigueur des agents à l’époque.

Cette explication a fait éclater la tension dans la salle. Des avocats de la défense et de la partie civile dénoncent ce qu’ils considèrent comme une tentative de justification inappropriée en pleine audience. Le président du tribunal calme les échanges en rappelant que le procureur ne fait que clarifier les faits.

Maître Zinflou, avocat de la défense, s’insurge contre la coexistence de faits distincts dans un même document judiciaire. Il exige la preuve du transfert d’Alofa à la prison d’Akpro-Missérété et demande à reconstituer le parcours du prévenu, censé avoir été pris en flagrant délit.

À la barre, Alofa confirme de nouveau avoir volé la moto le 16 août 2010.

Le calme revient progressivement. Sur demande du procureur, l’audience est suspendue.

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