Le Cameroun n’a pas brillé, mais il a gagné. Mercredi soir, les Lions indomptables ont dominé le Gabon (1-0) pour leur entrée en lice à la CAN 2025. Un succès étriqué sur le plan comptable, mais lourd de sens sur le plan symbolique.
Sur le terrain d’Agadir, le jeu camerounais n’a ni séduit ni impressionné. Pas de maîtrise collective comparable à celle du Sénégal, pas de domination nette comme la Tunisie, encore moins l’efficacité clinique de l’Algérie. Pourtant, cette victoire a ravivé une valeur fondatrice du football camerounais : le « Hemlè ». Un état d’esprit fait de combativité, de solidarité, de fierté et de refus de renoncer.
Face aux Panthères, le Cameroun a surtout montré un bloc uni et engagé. Le collectif ne regorge pas de stars, même si Bryan Mbeumo et Carlos Baleba apportent une réelle plus-value. Le but victorieux d’Etta Eyong, unique réalisation du match, illustre cette dynamique : efficacité, opportunisme et promesse d’un avenir intéressant pour le jeune attaquant.
Ce succès valide une entrée en matière loin d’être évidente. Avant le tournoi, les doutes étaient nombreux autour de cette sélection secouée par des turbulences internes : changement de sélectionneur, mise à l’écart de certains cadres, climat instable au sommet de l’encadrement technique. Peu d’observateurs plaçaient alors le Cameroun parmi les candidats crédibles au titre.
Justement, cette absence de pression pourrait devenir une force. Ces Lions indomptables avancent sans statut, sans attentes excessives, mais avec des ingrédients familiers aux grandes épopées camerounaises. Cette équipe rappelle, par son mental plus que par son talent brut, celle de 2017. Une référence que les supporters n’ont pas oubliée.
La suite dira si cette victoire n’était qu’un sursaut ou le point de départ d’une aventure plus ambitieuse. Mais une chose est sûre : face au Gabon, le Cameroun a récupéré bien plus que trois points. Il a retrouvé une identité.



