Le parquet de Toulouse confirme l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de confiance visant le Stade toulousain. Cette procédure, engagée depuis avril, porte sur les conditions du transfert de Melvyn Jaminet en 2022, un dossier qui continue de susciter des zones d’ombre.
Le procureur David Charmatz estime que ce transfert, conclu avec Perpignan et soldé en mars par un paiement de 1,3 million d’euros du club toulousain à la Ligue nationale de rugby (LNR) pour clore une médiation liée au non-respect du salary cap, soulève « des interrogations légitimes ». L’enquête a été confiée à la brigade financière de la Division de la criminalité organisée et spécialisée. Elle s’appuie notamment sur le rapport de Samuel Gauthier, le salary-cap manager de la LNR, ainsi que sur des recherches documentaires autour de cette opération.
Le Stade toulousain affirme accueillir favorablement cette démarche judiciaire. Le club assure avoir été victime d’un détournement de fonds, tout comme Melvyn Jaminet, qui a finalement été indemnisé après un accord trouvé ce printemps. La direction toulousaine dit vouloir coopérer pleinement avec les enquêteurs.
Selon des révélations du journal L’Équipe en janvier 2025, Jaminet avait lui-même réglé la clause de 450 000 euros nécessaire pour quitter Perpignan avant l’échéance de son contrat. Deux emprunts lui avaient permis de réunir la somme, mais l’argent promis en retour par le Stade toulousain n’avait pas suivi dans l’immédiat. Le club a fini par régulariser la situation.
Le dossier met également en lumière le rôle d’intermédiaires chargés de faire transiter les fonds, dont l’avocat Arnaud Dubois et la société Pacific Heart. Le parquet étudie désormais les conditions juridiques du contrat liant cette société au club toulousain.
Sur le plan sportif, l’affaire a déjà eu des conséquences. Après la médiation, le Stade toulousain a versé 1,3 million d’euros à la Ligue nationale de rugby, mais l’Autorité de régulation du rugby a repris le dossier. Le club est convoqué le 8 décembre devant le conseil de discipline, avec la menace de sanctions lourdes, comme un retrait de points. Toulouse juge ces nouvelles poursuites « illégales et infondées ».
Le parquet souligne que tout nouvel élément transmis par les instances du rugby fera l’objet d’un examen approfondi.



