L’Italie replonge dans ses vieux démons. Surclassée 3-0 par la Norvège vendredi à Oslo, la Nazionale compromet dès son entrée ses chances de qualification directe pour le Mondial 2026. Le poste du sélectionneur Luciano Spalletti apparaît de plus en plus menacé. Le choc est brutal. La presse italienne n’a pas mâché ses mots. « Basta ! », barre la Une de La Gazzetta dello Sport au lendemain du naufrage. Le constat est sans appel : « C’est un désastre, rien à sauver. La qualification est déjà en péril. »
Sous une pluie battante à Oslo, l’Italie a encaissé trois buts dès la première période sans jamais inquiéter son rival direct, qui caracole en tête du groupe I avec neuf points en trois matches. La Norvège distance déjà les Italiens de neuf points, avec un différentiel de buts abyssal (+15). Ce revers ravive les traumatismes des éliminations aux barrages en 2018 et 2022. Malgré sept matches restants, dont une revanche face à la Norvège en novembre, la route vers les États-Unis, le Canada et le Mexique s’annonce déjà semée d’embûches.
Luciano Spalletti endosse la responsabilité de cette débâcle. Handicapé par six absences (Kean, Gabbia, Acerbi entre autres), il a surpris en titularisant le jeune Diego Coppola en défense. Ses tâtonnements tactiques, passant d’un 3-5-2 à un 3-5-1-1 en plein match, n’ont pas rassuré. « Je suis responsable. Nous avons mal lu le jeu, manqué de détermination et tiré une seule fois cadré. À tous les niveaux, nous avons été en dessous de tout », a admis le sélectionneur. Malgré ce coup dur, Spalletti refuse de renier son groupe : « Nous continuerons ensemble. Nous savons ce que nous devons améliorer. Ensuite, je discuterai avec Gravina. »
Le président de la Fédération italienne, Gabriele Gravina, est lui aussi sous le feu des critiques. Après avoir maintenu Spalletti en poste malgré l’élimination précoce à l’Euro 2024, il se retrouve désormais sous pression. Si l’Euro 2021 avait apporté un sursaut d’orgueil, les échecs successifs en Coupe du monde et les désillusions récentes interrogent sur la direction prise par le football italien.
Spalletti, arrivé en urgence en août 2023 après le départ de Roberto Mancini, n’a pas réussi à redresser durablement la Nazionale. Après une victoire prometteuse contre la France en Ligue des nations, les espoirs se sont rapidement éteints : nouvelle défaite face aux Bleus, puis élimination en quarts face à l’Allemagne. Contrairement à ses prédécesseurs, Giancarlo Abete et Carlo Tavecchio, qui avaient démissionné après des fiascos, Gravina s’accroche à son poste. Mais la pression monte. Beaucoup s’attendent à ce qu’il mette fin à l’expérience Spalletti cet été.
Prochain test pour les Italiens : la Moldavie lundi à Reggio d’Émilie. Une victoire est impérative pour ne pas sombrer définitivement.
