Le premier Sommet africain sur les systèmes de santé s’est conclu à Dakhla, au Maroc, par l’adoption de la Déclaration de Dakhla. Ce document stratégique engage les pays africains sur une feuille de route jusqu’en 2030. Il a été présenté par le Pr Youns Bjijou, directeur délégué de la Fondation Mohammed VI des sciences et de la santé, au nom de l’Académie africaine des sciences de la santé (AAHS).
La déclaration s’inspire de la vision du Roi Mohammed VI, qui place la santé au rang de priorité continentale. Elle s’articule autour de cinq piliers. Le premier vise à renforcer la prévention et la surveillance épidémiologique. Les États doivent améliorer les systèmes d’alerte, anticiper les crises et investir dans la recherche en santé publique.
Le deuxième pilier concerne les infrastructures et l’accès équitable aux soins. L’objectif est d’étendre les soins de proximité, moderniser les hôpitaux et sécuriser les chaînes d’approvisionnement, avec un accent sur les zones isolées et les populations vulnérables.
Le troisième pilier porte sur la formation et la rétention des compétences africaines. Les États s’engagent à lutter contre la fuite des talents, développer des centres d’excellence et renforcer la formation continue.
Le quatrième pilier vise la gouvernance sanitaire. Les budgets de santé doivent augmenter, la gestion des ressources rester transparente et les dépenses catastrophiques pour les ménages être limitées.
Le cinquième pilier encourage la recherche et développement locale. Il prévoit le développement de pôles de production de médicaments et vaccins et l’intégration de l’intelligence artificielle dans les systèmes de santé pour anticiper les défis futurs.
Le calendrier opérationnel prévoit la priorité à la prévention et à la formation en 2026, le renforcement de l’accès aux médicaments et à l’IA en 2027, l’évaluation des politiques et le développement des partenariats en 2028, la consolidation de la résilience en 2029 et l’atteinte de la souveraineté sanitaire en 2030.
Le Pr Bjijou a appelé à un engagement coordonné des gouvernements, universités, secteur privé et partenaires internationaux. Il a insisté sur le rôle central de l’AAHS pour coordonner les réseaux d’excellence et accompagner les États. Il a conclu en exhortant le continent à transformer la décennie à venir en “renaissance sanitaire africaine” : une Afrique autonome, compétente et innovante dans le domaine de la santé.




