La République démocratique du Congo a déclaré lundi la fin de la 16ᵉ flambée d’Ebola, trois mois après la confirmation du premier cas dans la province du Kasaï. L’annonce a été faite à Kinshasa en présence de la Première ministre Judith Suminwa et du ministre de la Santé, Roger Kamba. Le virus, de souche zaïre, avait été détecté le 20 août chez une femme enceinte de 34 ans admise dans un hôpital provincial. Les autorités avaient officialisé l’épidémie le 4 septembre. Le bilan communiqué par l’Organisation mondiale de la santé fait état de 53 cas confirmés, 34 décès et 11 cas probables. Dix-neuf patients ont été déclarés guéris. Aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis le 26 septembre, ce qui satisfait aux critères nécessaires pour annoncer la fin de la transmission.

L’épidémie a touché la zone de Bulape, un territoire isolé et difficile d’accès où les infrastructures sanitaires sont limitées. Malgré ces contraintes, le ministère de la Santé, appuyé par l’OMS, Médecins sans frontières, Africa CDC et plusieurs partenaires, a renforcé la surveillance, la prise en charge et la sensibilisation communautaire. Plus de 47 500 personnes ont été vaccinées et 1 350 agents de santé mobilisés. L’OMS souligne également l’installation de modules de traitement innovants et de systèmes d’approvisionnement en eau pour sécuriser les équipes médicales et les patients. Le ministre Roger Kamba affirme que les résultats obtenus reposent sur l’expérience accumulée au fil des années et sur l’implication des communautés locales. Le directeur régional de l’OMS, Mohamed Janabi, met en avant la coordination des acteurs sanitaires, qu’il juge déterminante pour maîtriser rapidement la flambée. Depuis 1974, la RDC a connu seize épidémies d’Ebola. Certaines ont été particulièrement meurtrières, notamment en 2018 et en 2020. Les autorités souhaitent maintenant renforcer la préparation aux futures urgences sanitaires, dans un pays exposé à des risques récurrents en raison de la proximité avec les zones forestières.




