Le gouvernement congolais a confirmé jeudi une nouvelle flambée de la maladie à virus Ebola dans la province du Kasaï, au centre du pays. Selon le ministre de la Santé, Samuel Kamba, 28 cas suspects ont été enregistrés, dont 16 décès, parmi lesquels figurent quatre agents de santé. Le taux de létalité est estimé à 57 %, un niveau jugé particulièrement alarmant.
Le premier cas confirmé est celui d’une femme enceinte de 34 ans, admise le 20 août à l’hôpital général de Bulape avec de fortes fièvres, des vomissements et des hémorragies. Les analyses effectuées début septembre par l’Institut national de recherche biomédicale ont identifié la souche Zaïre du virus.
Face à la situation, les autorités ont activé le dispositif national de riposte : déploiement d’équipes spécialisées, mise en place de structures d’isolement, organisation d’enterrements sécurisés et campagnes de sensibilisation auprès des communautés. Le ministre a exhorté la population à signaler tout cas suspect et à éviter les contacts à risque, insistant que « cacher un malade, c’est exposer ; déclarer, c’est sauver ».
L’Organisation mondiale de la Santé a acheminé deux tonnes de matériel, dont des équipements de protection et un laboratoire mobile. La RDC dispose également de 2 000 doses du vaccin Ervebo, prêtes à être envoyées dans la zone pour vacciner les contacts et le personnel médical en première ligne.
La riposte reste cependant compliquée par l’isolement géographique du territoire de Mweka, où se trouve Bulape, accessible après une journée de route depuis Tshikapa et peu desservi par voie aérienne.
Il s’agit de la seizième épidémie d’Ebola enregistrée dans le pays depuis 1976. Le Kasaï avait déjà été frappé en 2007, 2008 et 2011. La dernière épidémie, en 2022 dans la province de l’Équateur, avait été maîtrisée en moins de trois mois.