Mali : MSF met fin à ses interventions d’urgence à Gao et Niafounké mais maintient sa présence

 

Après près de trois années d’assistance humanitaire active, Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la fin de ses opérations d’urgence à Gao et Niafounké, dans le nord du Mali. La décision s’appuie sur une stabilisation relative de la situation et le retour progressif de certaines familles déplacées dans leurs localités d’origine, notamment à Talataye, dans le cercle d’Ansongo.

Depuis 2022, Gao avait accueilli environ 2 000 personnes fuyant des violences armées. MSF y avait déployé une aide rapide, assurant l’accès à l’eau potable, aux soins médicaux et à des articles de première nécessité. À Niafounké, plus de 4 000 déplacés, principalement des femmes et des enfants, avaient été pris en charge à partir d’avril 2024. L’organisation y avait mis en place un poste de santé, installé des latrines, des points d’eau, et organisé un système de référencement médical vers les hôpitaux de Niafounké et Tombouctou.

Le bilan des interventions est conséquent : plus de 38 700 consultations réalisées, plus de 10 800 enfants vaccinés, environ 6 000 cas de paludisme traités, plus de 1 100 cas de malnutrition pris en charge, et 1 020 familles bénéficiaires de biens essentiels. Sur le plan logistique, 45 latrines ont été construites, quatre points de distribution d’eau installés, et plus de 1 100 patients transférés vers des structures de santé adaptées.

Pour MSF, ces actions ont permis de répondre aux besoins les plus urgents, dans un contexte initial marqué par l’insécurité et l’insuffisance de la réponse humanitaire. Désiré Kimanuka, chef de mission au Mali, a salué la collaboration efficace entre les autorités locales, le ministère de la Santé et les communautés concernées, qui a rendu possible une mobilisation rapide dès les premières vagues de déplacement.

Toutefois, MSF précise que la fin de cette phase d’urgence ne marque pas un désengagement total. L’organisation poursuit ses activités de santé à Niafounké, notamment dans le centre de santé de référence et les centres communautaires de Soumpy et Saraferé. Une présence médicale est également maintenue à Gao.

Malgré cette transition, la situation humanitaire au Mali reste critique. D’après les dernières données de l’OIM, plus de 402 000 personnes étaient encore déplacées en avril 2025, en majorité dans le nord et le centre du pays. À Gao et Niafounké, la sécurité reste précaire, et la résilience des populations demeure fragile malgré les efforts d’intégration dans les zones d’accueil.

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