Dans le sud de l’Irak, des bulldozers et pelleteuses répandent des couches d’argile humide sur les dunes afin de réduire l’impact des tempêtes de sable, de plus en plus fréquentes et intenses en raison du dérèglement climatique. Ces phénomènes provoquent des problèmes respiratoires, paralysent le trafic aérien et recouvrent villes et villages d’un épais manteau de poussière.
Entre Nassiriyah et Samawa, les ouvriers déposent sur le sable une couche d’argile de 20 à 25 cm d’épaisseur. Le projet prévoit également la plantation d’arbustes résistants à la chaleur, tels que prosopis et conocarpus, pour stabiliser le sol. Oudai Taha Lafta, directeur du projet pour l’agence de l’ONU UN-Habitat, souligne que ces interventions visent à limiter l’extension des tempêtes transfrontalières qui peuvent toucher le Koweït, l’Arabie saoudite et le Qatar, et à sécuriser l’autoroute du sud de l’Irak.
Selon le ministère irakien de l’Environnement, le pays connaît actuellement 243 tempêtes par an et pourrait atteindre 300 « jours de sable » annuels d’ici 2050 sans mesures correctives. Depuis 2023, les autorités irakiennes, UN-Habitat et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe identifient les zones sources de tempêtes et préparent des terres pour plantations grâce à l’irrigation.
Qahtan al-Mhana, du ministère de l’Agriculture, rappelle que stabiliser le sol permet d’accroître la résistance des cultures face aux zones sableuses et aux sécheresses répétées. Najm Abed Taresh, expert en lutte contre la désertification, souligne que ces projets existent depuis les années 70, mais que les guerres et le chaos des décennies passées les avaient relégués au second plan. Aujourd’hui, le travail a repris, « lentement mais sûrement ».



