Le vote a débuté dimanche en République centrafricaine pour des élections générales décisives, marquées par la candidature du président sortant Faustin-Archange Touadéra à un troisième mandat.
Les électeurs sont appelés à se prononcer simultanément pour les scrutins présidentiel, législatif, régional et municipal. Selon l’Autorité nationale des élections, environ 2,3 millions de citoyens sont inscrits et répartis dans 6 762 bureaux de vote à travers le pays. Les opérations doivent s’achever à 17 heures GMT.
Sept candidats sont en lice pour la présidentielle. Les premiers résultats sont attendus le 5 janvier. Âgé de 68 ans, Touadéra est considéré comme le favori. Élu en 2016 puis réélu en 2020 dès le premier tour avec 53,16 % des voix, il bénéficie de la réforme constitutionnelle adoptée par référendum en 2023, qui a supprimé la limitation du nombre de mandats et porté leur durée à sept ans.
Le chef de l’État a officialisé sa candidature en juillet, lors du congrès de son parti, le Mouvement cœurs unis. Sa campagne a mis l’accent sur la sécurité, avec la promesse de consolider les accords de paix conclus avec plusieurs groupes armés, ainsi que sur des projets d’infrastructures dans l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité.
L’opposition dénonce une volonté de confiscation du pouvoir. Anicet-Georges Dologuélé et l’ancien Premier ministre Henri-Marie Dondra ont accusé le camp présidentiel d’entraver leurs activités de campagne en province, des allégations rejetées par les autorités. Dologuélé, deuxième en 2020, promet un renforcement des institutions démocratiques et des partenariats internationaux. Dondra, 59 ans, se présente sous la bannière de l’Union républicaine, après avoir dirigé le gouvernement entre 2021 et 2022.
Une coalition de l’opposition, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution, a boycotté le scrutin, invoquant des retards dans la validation de certains candidats.
En parallèle de la présidentielle, 687 candidats briguent des sièges à l’Assemblée nationale et 226 se présentent aux élections régionales. Les municipales, organisées pour la première fois depuis 1988, constituent un engagement clé de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation signé en 2019.
L’Union africaine a déployé une mission d’observation. Le contexte sécuritaire reste fragile dans plusieurs régions du pays, malgré les accords de paix. Selon l’ONU, plus de deux millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et près d’un million sont déplacées internes ou réfugiées hors du pays.



