Hôpital Ibn Baja de Taza : la justice frappe fort dans une affaire de détournement de matériel médical

 

La Chambre criminelle spécialisée dans les crimes financiers de Fès a rendu, mercredi 24 décembre, une décision lourde de sens dans le dossier du détournement de matériel médical public à l’hôpital provincial Ibn Baja de Taza. Douze personnes, parmi lesquelles d’anciens responsables hospitaliers, des praticiens et des agents administratifs, ont été reconnues coupables, illustrant la volonté des autorités judiciaires de durcir la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé.

Selon les informations rapportées par le quotidien Al Akhbar, l’instance judiciaire a prononcé des peines d’emprisonnement, dont certaines assorties de sursis, ainsi que la confiscation des biens et avoirs issus des pratiques frauduleuses. Ces sanctions confirment en grande partie les condamnations déjà prononcées en première instance, notamment des peines fermes pouvant atteindre quatre ans de prison à l’encontre de l’ancien directeur de l’hôpital et d’un agent administratif.

L’affaire trouve son origine dans une enquête approfondie menée par la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès, à la suite de renseignements transmis par la Direction générale de la surveillance du territoire. Les investigations ont révélé l’existence d’un système organisé reposant sur la falsification de documents administratifs. Du matériel médical encore fonctionnel était volontairement classé comme obsolète afin d’être cédé à des prix dérisoires à des structures privées, notamment des cliniques et un centre de dialyse, avec l’appui d’intermédiaires proches de la direction hospitalière. Des soupçons de pressions et de chantage à l’encontre de certains adjudicataires de marchés publics ont également émergé.

Les perquisitions effectuées aux domiciles des mis en cause et dans leurs établissements privés ont permis la saisie de nombreux équipements détournés, allant d’appareils médicaux à des lits hospitaliers, en passant par du matériel informatique et des systèmes de climatisation. Poursuivis pour dilapidation de fonds publics, abus de confiance, trafic d’influence et corruption, les condamnés voient ainsi leurs actes sévèrement sanctionnés, dans un contexte où la gestion intègre des ressources publiques reste un enjeu majeur pour le système de santé marocain.

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