Le Cambodge accuse la Thaïlande d’avoir intensifié ses opérations militaires dans les zones frontalières disputées, en dépit de pourparlers engagés pour apaiser les tensions. L’information a été rendue publique à Phnom Penh par le ministère cambodgien de la Défense, alors que les combats se poursuivent sur le terrain.
Selon les autorités cambodgiennes, les forces thaïlandaises ont mené dès l’aube des bombardements d’artillerie visant plusieurs sites sensibles, notamment autour du temple de Preah Vihear et dans les zones des temples Ta Krabey et Ta Mone, dans la province d’Oddar Meanchey. Des villages frontaliers, dont Chouk Chey et Prey Chan, auraient également été touchés par des tirs d’obus et des frappes aériennes menées à l’aide de drones.
Phnom Penh affirme que des avions de chasse F-16 thaïlandais auraient été déployés, larguant plusieurs dizaines de bombes sur la zone de Chouk Chey, avant l’avancée présumée de troupes terrestres appuyées par des chars et des véhicules blindés. Ces informations ont été relayées par des médias locaux, sans confirmation officielle immédiate du côté thaïlandais.
Bangkok a toutefois indiqué avoir découvert plusieurs mines terrestres près d’un site où un soldat thaïlandais avait été grièvement blessé dans la province de Surin. L’armée thaïlandaise affirme que ces engins explosifs étaient disposés le long d’un itinéraire militaire, renforçant ses accusations contre les forces cambodgiennes.
Cette nouvelle flambée de violence intervient après une première rencontre entre responsables militaires des deux pays, organisée en Thaïlande, à Chanthaburi. Ces discussions, de courte durée, constituaient le premier contact direct depuis la reprise des affrontements début décembre. Le bilan humain est lourd, avec plusieurs dizaines de morts, civils et militaires confondus, de part et d’autre de la frontière.
Malgré ce contexte tendu, Phnom Penh assure que les équipes du Comité général frontalier Cambodge-Thaïlande doivent se retrouver à nouveau pour poursuivre les échanges techniques. Les autorités cambodgiennes disent espérer qu’un cessez-le-feu puisse être sécurisé, afin de rétablir la stabilité et permettre le retour des populations déplacées, estimées à près d’un million des deux côtés de la frontière.



