France : la Société Générale critiquée pour un questionnaire de recrutement jugé discriminant

 

La Société Générale se retrouve au centre d’une polémique après la publication par Le Canard enchaîné d’un questionnaire de recrutement destiné à des postes à l’international, qui comporterait des questions sur le genre, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et les engagements politiques des candidats.

Ce questionnaire, intégré à la plateforme de recrutement du groupe, contient une rubrique « Informations personnelles » où les candidats sont invités à renseigner, de manière facultative, leur sexe, leur appartenance ethnique et leur engagement politique, incluant le nom de l’organisation concernée. Selon l’hebdomadaire, un cadre basé en région lyonnaise avait alerté la hiérarchie sur le caractère « illégal et discriminant » de ce document, avant d’être licencié après avoir été muté et suspendu.

La collecte de ce type de données est strictement encadrée par le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui limite leur usage. La banque affirme que ces informations sont anonymisées, inaccessibles aux recruteurs et conformes à la législation, précisant que certaines données peuvent être demandées selon la localisation des postes. Elle insiste également sur l’importance accordée à la diversité.

Cette affaire survient peu après une condamnation en septembre de la Société Générale par la cour d’appel de Paris pour discrimination liée à l’origine et au sexe envers une ancienne salariée. Le 18e baromètre du Défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail souligne que plus de la moitié des candidats se déclarant racisés déclarent avoir été victimes de discrimination à l’embauche, un risque qui concerne aussi les personnes LGBTQ+ ou affichant un signe religieux.

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