Cameroun : le MINAT et le Barreau du Cameroun communiquent sur le bilan des tensions postélectorales

 

Afin de prévenir toute controverse, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a reçu lundi 22 décembre 2025, à son département ministériel, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbah Eric, accompagné de plusieurs membres du Barreau. Cette rencontre visait à lever toute ambiguïté autour des événements survenus après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre.

Au cours d’un échange qualifié de franc, le ministre a présenté aux avocats les statistiques officielles relatives aux décès et aux arrestations enregistrés à la suite des incidents post-électoraux. Selon les chiffres communiqués, 1 985 personnes ont été interpellées, 615 ont bénéficié d’une libération sous caution et 963 sont actuellement en détention, en attente de comparution devant les juridictions compétentes. Paul Atanga Nji a expliqué que cette démarche vise à contrecarrer les chiffres jugés contradictoires, relayés par certains médias et acteurs, et qu’il estime de nature à discréditer le processus électoral et à ternir l’image du pays.

Pour appuyer ses propos, le ministre a remis au Barreau un document détaillant ces données officielles. Il a par ailleurs dénoncé les prises de position de certains avocats qu’il accuse de diffuser des informations mensongères et diffamatoires à l’encontre des autorités publiques sur les réseaux sociaux et dans les médias. Il a cité le cas d’une avocate présentée comme ayant défié l’autorité administrative à Douala et multiplié des propos jugés offensants envers les symboles de la République.

Paul Atanga Nji a appelé les membres du Barreau à faire preuve de responsabilité et à éviter la propagation de fausses nouvelles ou d’informations déformées susceptibles de nuire à l’image du Cameroun.

En réaction, le bâtonnier Me Mbah Eric a salué l’initiative du ministre, estimant qu’elle participe à la recherche de la vérité sur les faits réels. Il a assuré de la disponibilité du Conseil de l’Ordre à collaborer avec les pouvoirs publics pour préserver la paix, la cohésion nationale et le vivre-ensemble. Il a cependant relevé que des excès auraient été commis par certains éléments des forces de sécurité et par des responsables administratifs. À ce titre, il a insisté sur le respect des droits fondamentaux des personnes détenues, rappelant qu’elles demeurent présumées innocentes et doivent être traitées conformément aux procédures légales.

Les discussions se sont poursuivies à huis clos.

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