La crise dans le système éducatif nigérien atteint un point critique. En exclusivité pour KAWERU, Souleymane Boukacar, Secrétaire général régional de la Coalition des syndicats de l’éducation et de la formation professionnelle (UECN-SYNACES), fait le point sur une situation « triste, voire insoutenable » pour les enseignants contractuels.
Depuis le 17 décembre 2025, toutes les activités académiques sont suspendues sur l’ensemble du territoire national. La décision, soutenue par les enseignants contractuels, fait suite à plusieurs mois d’impayés et à un retard dans le recrutement à la fonction publique. Certains enseignants n’ont toujours pas reçu leurs arriérés d’août à octobre, et le paiement de novembre reste partiel. « L’impayé affecte non seulement l’enseignant, mais aussi sa famille qui se retrouve en difficulté », explique Boukacar.
Le responsable syndical déplore que, malgré les promesses du gouvernement après la réunion de juin 2025 pour sauver l’année scolaire, aucune action concrète n’ait été mise en œuvre. Le sous-comité chargé du recrutement a rendu son rapport le 27 novembre, proposant cinq scénarios, mais le silence a suivi. « Ce retard n’est plus une simple attente, c’est une véritable épreuve », affirme-t-il.
Selon le SG, les syndicats exigent le paiement immédiat des arriérés, un calendrier clair pour le recrutement à la fonction publique et le respect des droits fondamentaux des enseignants contractuels. Boukacar appelle également les parents et les autorités locales à soutenir la démarche pour une reprise rapide et durable des activités académiques.
La grève illimitée, rejointe le 19 décembre 2025 par les appelés du Service Civique National, accentue la paralysie d’un système éducatif déjà fragilisé et menace la continuité de l’année scolaire… A suivre !
