Le Kenya a procédé au rapatriement de 119 de ses citoyens retenus dans des camps d’escroquerie en ligne au Myanmar. L’annonce a été faite lundi par les autorités kényanes, qui précisent que 198 autres ressortissants restent encore en attente d’évacuation.
Selon le ministère des Affaires étrangères et de la Diaspora, ces personnes ont été secourues à la suite d’opérations menées en septembre 2025 par les autorités birmanes contre des réseaux criminels actifs dans l’État Karen, à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande. Ces groupes se livraient à des fraudes numériques à grande échelle.
Les enquêtes révèlent que les victimes avaient été attirées par de fausses offres d’emploi avant d’être confinées dans des zones isolées, sous le contrôle de groupes armés. Après les raids, de nombreux opérateurs ont pris la fuite, laissant derrière eux plus de 200 Kényans sans assistance. Certains ont trouvé refuge dans des installations militaires à Myawaddy et Shwe Kokko, tandis que d’autres ont franchi la frontière thaïlandaise.
Les autorités kényanes indiquent que, parmi les 198 ressortissants toujours bloqués, 66 se trouvent dans un centre de détention pour migrants en Thaïlande, 129 dans des abris au Myanmar et trois dans une maison sécurisée de Caritas au Cambodge. Des mesures d’urgence ont été mises en place, incluant l’établissement de documents de voyage, une coordination numérique et des discussions avec des compagnies aériennes.
Le gouvernement souligne toutefois des comportements jugés préoccupants. D’après le communiqué transmis à APA, la majorité des personnes concernées étaient entrées en Thaïlande avec des visas touristiques interdisant toute activité professionnelle. Certaines auraient également refusé des évacuations antérieures avant de retourner volontairement dans des activités illégales. Les autorités recommandent désormais aux ressortissants encore bloqués, ou à leurs familles, de prendre en charge l’achat des billets de retour, mettant en garde contre les risques liés à une prise en charge systématique par l’État.
À leur arrivée au Kenya, les personnes rapatriées sont auditionnées par l’unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée du service des enquêtes criminelles, dans le cadre des procédures visant à démanteler les réseaux impliqués. Les opérations de rapatriement devraient reprendre après les fêtes, en raison de la fermeture temporaire de certaines frontières.


