Charaf-Eddine Amara, ancien président de la Fédération algérienne de football et dirigeant d’un important groupe public, a été placé en détention provisoire dimanche 21 décembre par la justice algérienne. La décision a été prise par le juge d’instruction du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed, après validation du parquet.
Cette arrestation intervient dans le cadre de l’affaire dite du « tabac », impliquant des transactions controversées entre la Société nationale algérienne du tabac et une entreprise étrangère spécialisée dans le tabac et les allumettes. Amara est soupçonné de corruption, de détournement de fonds à l’étranger, de blanchiment d’argent et d’acquisition illégale de biens immobiliers de luxe. Plusieurs autres personnes, dont un homme d’affaires étranger, ont également été placées en détention.
Les faits remontent à la mi-novembre, lorsque les services spécialisés ont lancé une enquête approfondie sur des circuits financiers suspects. Les investigations ont conduit à la présentation des mis en cause devant le parquet puis le juge d’instruction, avec des chefs d’accusation incluant blanchiment d’argent, violation de la réglementation sur les changes, enrichissement illicite et conflit d’intérêts.
Cette affaire relance le débat sur les liens étroits entre football, sphère économique et politique en Algérie. Après l’incarcération d’un précédent ex-président de la fédération, ce nouveau placement sous mandat de dépôt illustre la persistance des scandales financiers dans le sport algérien et interroge sur la gouvernance et les mécanismes de contrôle en vigueur.



