Après onze jours d’immobilisation au Burkina Faso, l’avion militaire nigérian de type C-130 a quitté Bobo-Dioulasso vendredi pour Accra, au Ghana, avant de poursuivre sa route vers le Portugal. L’information a été rendue publique par le ministère nigérien des Affaires étrangères sur sa page Facebook.
Selon les autorités nigériennes, l’appareil et ses onze occupants ont décollé dans la journée de vendredi pour une escale à la base de l’armée de l’air ghanéenne. Le vol doit se poursuivre samedi en direction du Portugal, destination finale prévue dans le plan initial de convoyage.
L’autorisation de départ intervient après une médiation diplomatique de haut niveau. Mercredi, le président de la Transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a reçu en audience le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, émissaire spécial du président Bola Ahmed Tinubu.
Le C-130 était retenu depuis le 8 décembre à Bobo-Dioulasso après une incursion non autorisée dans l’espace aérien burkinabè, suivie d’un atterrissage d’urgence causé par une panne technique. Abuja a reconnu des manquements dans la procédure de demande de survol et présenté ses excuses officielles, saluant par ailleurs l’assistance apportée par les autorités burkinabè à l’équipage.
Cet incident avait provoqué une vive réaction de la Confédération des États du Sahel (AES), qui avait dénoncé un acte jugé inamical et placé ses dispositifs de défense en état d’alerte. Le Nigéria avait, de son côté, pris ses distances avec des déclarations internes évoquant de supposés mauvais traitements infligés à ses militaires, qualifiées d’inappropriées par Abuja.
Le règlement rapide du différend par la diplomatie apparaît comme un signal d’apaisement entre le Nigéria et le Burkina Faso, dans un climat sous-régional tendu depuis le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cédéao en janvier 2025.



