Des agriculteurs affiliés à la FNSEA se sont rassemblés dès l’aube, vendredi, devant la résidence du couple présidentiel au Touquet, dans le Pas-de-Calais. Cette action vise à dénoncer la politique agricole du gouvernement et à maintenir la pression sur l’exécutif, dans un contexte de colère persistante du monde agricole.
La mobilisation intervient après l’annonce par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, du report à janvier de la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Une décision jugée insuffisante par la FNSEA, qui appelle ses adhérents à rester mobilisés, estimant que les inquiétudes de fond demeurent.
Depuis plusieurs jours, les actions se multiplient à travers le pays. Éleveurs et producteurs organisent des blocages et des manifestations, notamment dans le sud-ouest de la France, et certains ont même fait le déplacement jusqu’à Bruxelles pour exprimer leur opposition à l’accord UE-Mercosur et dénoncer la gestion de certaines crises sanitaires.
Les agriculteurs pointent en particulier la gestion française de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse et redoutent une concurrence jugée déloyale en cas de ratification de l’accord avec les pays du Mercosur. Selon eux, ce traité menacerait la viabilité de nombreuses exploitations et fragiliserait davantage un secteur déjà sous tension.
Réagissant à cette mobilisation, l’entourage du président Emmanuel Macron a assuré que le chef de l’État « se bat pour l’agriculture et les agriculteurs français ». Le maire du Touquet, Daniel Fasquelle, présent sur les lieux, a indiqué que les manifestants exprimaient un sentiment de manque de protection et une incompréhension face à la position française sur ce dossier.
Le président Macron a rappelé que l’accord UE-Mercosur, dans sa forme actuelle, ne garantit ni la protection de l’agriculture européenne ni la sécurité alimentaire. Il a estimé que le texte ne pouvait être signé en l’état, appelant à une Europe cohérente et protectrice de ses producteurs.
Le report de la signature de l’accord, annoncé à Bruxelles, s’explique par l’absence de majorité qualifiée au sein de l’Union européenne, en raison notamment de l’opposition de la France et de l’Italie. Malgré cette décision, la FNSEA maintient la mobilisation, estimant que les réponses apportées restent en deçà des attentes du monde agricole.




