Les relations entre les États-Unis et l’Union européenne connaissent une nouvelle poussée de tension. Washington a averti qu’il pourrait limiter l’accès de certaines entreprises européennes à son marché, accusant Bruxelles de mener une politique jugée hostile à l’encontre des sociétés américaines de services.
Dans un communiqué diffusé mardi par la Représentante américaine au commerce et relayé le lendemain par le Département d’État, l’administration américaine dénonce ce qu’elle qualifie de « harcèlement » de la part de l’Union européenne. Les autorités américaines reprochent à Bruxelles et à plusieurs États membres de maintenir une série de poursuites judiciaires, de taxes, d’amendes et de réglementations considérées comme discriminatoires à l’égard des entreprises américaines.
Selon Washington, ces mesures pénalisent injustement des groupes qui investissent massivement en Europe, avec plus de 100 milliards de dollars d’investissements directs cumulés. Les États-Unis estiment que cet engagement économique n’est pas reconnu à sa juste valeur par les institutions européennes.
Le communiqué franchit un cap en citant explicitement plusieurs grandes entreprises européennes ou basées en Europe, accusées de bénéficier d’un accès large et avantageux au marché américain. Parmi elles figurent Capgemini, Publicis et Mistral pour la France, Siemens et SAP pour l’Allemagne, Spotify pour la Suède, ainsi qu’Accenture, Amadeus et DHL. Washington laisse entendre que cet accès pourrait être remis en cause si l’Union européenne ne modifie pas sa politique.
L’administration américaine avertit qu’elle pourrait activer différents instruments juridiques nationaux afin d’imposer des restrictions ou des redevances sur les services étrangers. Elle affirme disposer de l’ensemble des outils nécessaires pour répondre à ce qu’elle considère comme un traitement inéquitable.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte politique plus large. Elle intervient quelques jours après la publication, le 5 décembre, de la nouvelle stratégie de sécurité nationale des États-Unis. Ce document critique sévèrement l’évolution politique et économique de l’Europe, évoquant un risque de déclin à long terme et mettant en cause le rôle des institutions supranationales ainsi que la fiabilité stratégique des alliés européens.
Washington prévient enfin que cette ligne dure ne se limiterait pas à l’Union européenne. Tout pays adoptant une approche réglementaire comparable à celle de Bruxelles pourrait, selon les autorités américaines, s’exposer à des mesures similaires.




