Bénin : le Rjcif veut œuvrer pour une meilleure compréhension des services financiers

 

Au Bénin, l’inclusion financière constitue un enjeu majeur pour le développement économique et social. Comptes bancaires, services de microfinance, mobile money… les offres se multiplient, mais une partie importante de la population peine encore à les comprendre et à les utiliser correctement. Pour combler ce déficit, des professionnels des médias et de la communication ont décidé de se mobiliser. C’est ainsi qu’est né le Réseau des journalistes et communicants pour l’inclusion financière (Rjcif).

Lundi 15 décembre 2025, Radio Sêdohoun a reçu le Président élu du réseau, Adam Houeténon, pour discuter du diagnostic établi sur l’inclusion financière au Bénin et des actions immédiates à mettre en œuvre. Selon lui, l’inclusion financière repose non seulement sur l’accès aux services financiers, mais également sur la capacité des populations à les utiliser pour gérer leur argent, développer leurs activités et se protéger contre les risques.

Le diagnostic posé par le Rjcif est à la fois encourageant et préoccupant. D’un côté, le Bénin a accompli des avancées notables, notamment dans la digitalisation des paiements, l’expansion de la microfinance, l’interopérabilité des services mobiles et les politiques publiques volontaristes. De l’autre, l’inclusion financière reste inégale. Pour Adam Houeténon, beaucoup de citoyens ne comprennent pas pleinement les produits financiers qu’ils utilisent, ignorent leurs droits et obligations, et restent vulnérables face aux arnaques. Du coup, poursuit-il, la fracture informationnelle demeure donc un obstacle majeur.

Pour y remédier, le Rjcif  entend jouer un rôle d’éclaireur. Ses actions s’articuleront autour de trois axes prioritaires  à savoir la formation spécialisée des journalistes et communicants où les membres seront formés aux thématiques clés, telles que les services financiers, le digital, la protection des consommateurs, l’inclusion des femmes et des jeunes, ainsi que la lutte contre les fraudes et arnaques. Secundo, la production de contenus pédagogiques. Là, le réseau développera des émissions radio de proximité et des articles vulgarisés, parfois en langues locales, pour expliquer simplement le fonctionnement des services financiers. Tertio, des campagnes de sensibilisation ciblées : notamment en milieu rural, en partenariat avec les médias communautaires, afin de transformer l’information en compréhension, puis en adoption éclairée des services financiers.

Adam Houeténon insiste sur le rôle des journalistes et communicants comme acteurs de conscience. Pour lui, leur parole peut non seulement informer, mais aussi changer les comportements des populations. Il s’agit de rendre la finance humaine, accessible et adaptée aux réalités quotidiennes. Le réseau prévoit également de former les jeunes dans les écoles de journalisme et de communication pour renforcer la spécialisation dans ce domaine en pleine expansion.

Le Rjcif se positionne comme un partenaire critique et constructif. Il valorisera les réussites du Bénin en matière d’inclusion financière tout en mettant en lumière les défis persistants tels que : zones d’exclusion, faible alphabétisation financière, coûts cachés et vulnérabilité des populations. L’indépendance éditoriale demeure un principe fondamental, même dans la collaboration avec les institutions financières et les autorités publiques.

Adam Houeténon conclut en appelant les journalistes et communicants béninois à rejoindre le réseau. Selon lui, le Rjcif n’est pas un réseau de plus, mais un espace d’utilité publique permettant de renforcer les compétences, d’élargir l’impact et de participer activement à une cause qui touche directement la vie des citoyens. L’inclusion financière, insiste-t-il, n’est pas un risque, mais un levier de dignité et de développement…

 

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