Sommet UE-Balkans occidentaux : l’absence de la Serbie fragilise le dialogue régional

 

Les dirigeants de l’Union européenne et des Balkans occidentaux se réunissent mercredi à Bruxelles pour un sommet destiné à réaffirmer l’ancrage européen de la région. Présidée par le président du Conseil européen António Costa, la rencontre s’ouvre dans un contexte particulier, marqué par l’absence annoncée de la Serbie.

Mardi, le président serbe Aleksandar Vučić a indiqué qu’il ne se rendrait pas à Bruxelles. Dans une déclaration télévisée, il a expliqué avoir pris cette décision afin de « protéger les intérêts » de son pays et d’éviter d’éventuelles pressions sur son gouvernement. Bien qu’il se soit entretenu en amont avec le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, il a confirmé que Belgrade ne serait pas représentée au sommet. Une situation inédite depuis plus de dix ans dans le cadre des rencontres de ce niveau entre l’UE et les Balkans occidentaux. Le chef de l’État serbe a toutefois réaffirmé l’engagement de son pays sur la voie européenne.

Contrairement à la Serbie, les autres capitales de la région ont confirmé leur participation. La présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, est arrivée à Bruxelles avec pour priorités la levée des mesures restrictives imposées par l’Union européenne et l’avancement du processus d’intégration. Le Premier ministre albanais Edi Rama prend également part aux discussions, axées notamment sur le « Paquet Élargissement 2025 » et sur la mise en œuvre du Plan de croissance pour les Balkans occidentaux.

En présence de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et de la Haute Représentante Kaja Kallas, le sommet doit aboutir à une déclaration commune à laquelle les partenaires régionaux sont invités à adhérer. Les échanges portent principalement sur l’accélération de la convergence socio-économique à travers un plan de croissance doté de six milliards d’euros, le renforcement de la coopération en matière de politique étrangère, de cybersécurité et de lutte contre les menaces hybrides, ainsi que sur l’exigence de relations de bon voisinage et de réconciliation, considérées comme des conditions essentielles à l’adhésion à l’Union européenne.

En marge du sommet, une réunion stratégique est également prévue sur les questions de défense européenne. Selon le média spécialisé Euractiv, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez doivent se rencontrer pour évoquer l’avenir du Système de combat aérien du futur. Les trois dirigeants se sont donné jusqu’à la fin de l’année pour trancher sur ce projet industriel majeur, estimé à près de 100 milliards d’euros, après plusieurs mois de tensions entre les acteurs du secteur.

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