La rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a dénoncé la poursuite de crimes qu’elle qualifie de « génocide » à Gaza, plus de deux ans après le début de la guerre. Dans un documentaire diffusé par Arte le 15 décembre, elle affirme que « le génocide est toujours en cours » et déplore l’inaction de la communauté internationale face à l’ampleur des violences.
« Je n’aurais jamais imaginé devoir écrire des centaines de pages et donner des centaines d’interviews sur un tel crime, et le voir continuer à ravager la population », a-t-elle déclaré, pointant la persistance des bombardements et l’aggravation de la crise humanitaire.
Selon les autorités sanitaires locales, plus de 69 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 8 octobre 2023, majoritairement des femmes et des enfants. Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu en octobre 2025, les frappes israéliennes ont repris, tandis que la Cisjordanie connaît une intensification des arrestations, des démolitions et des violences.
Francesca Albanese rappelle que, en janvier 2024, la Cour internationale de justice a jugé « plausible » l’existence d’un génocide à Gaza et a ordonné des mesures provisoires. En mai 2025, le procureur de la Cour pénale internationale a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Selon des sources palestiniennes, Israël aurait violé le cessez-le-feu à plus de 280 reprises en un mois. L’aide humanitaire reste largement insuffisante et les conditions de vie à Gaza demeurent catastrophiques, accentuant l’urgence d’une réponse internationale, insiste la rapporteuse spéciale.
