Corée du Sud : l’ex-président Yoon inculpé pour un complot visant à provoquer le Nord

 

Les procureurs sud-coréens ont inculpé l’ancien président Yoon Suk Yeol pour insurrection, l’accusant d’avoir cherché à provoquer une agression militaire de la Corée du Nord afin de consolider son pouvoir. L’annonce a été faite ce lundi par le procureur spécial Cho Eun-seok, à l’issue de six mois d’enquête sur la déclaration de la loi martiale en décembre 2024.

Selon l’accusation, Yoon, cinq anciens membres de son gouvernement et 18 autres personnes auraient élaboré un plan visant à créer un contexte sécuritaire justifiant l’instauration de la loi martiale. L’enquête affirme que des actions militaires et des provocations auraient été menées dans l’espoir de susciter une réaction armée de Pyongyang, sans succès.

Le parquet soutient que ce projet était préparé depuis au moins octobre 2023, avec le placement de collaborateurs à des postes militaires stratégiques et l’éviction de responsables opposés à la démarche. Des réunions informelles auraient également servi à rallier des soutiens au sein de l’armée.

La déclaration de la loi martiale avait plongé le pays dans une grave crise politique. Jugée anticonstitutionnelle, elle avait conduit à la destitution, à la révocation puis à l’incarcération de Yoon Suk Yeol. Détenu depuis juillet, l’ancien chef de l’État encourt la prison à vie, voire la peine de mort, l’insurrection étant l’un des crimes les plus sévèrement sanctionnés par le droit sud-coréen.

Yoon conteste les faits. Il affirme que la loi martiale visait à mobiliser l’opinion contre l’opposition parlementaire, qu’il accuse d’entraver l’action du gouvernement. Les procureurs estiment au contraire qu’il cherchait à neutraliser ses adversaires politiques et à prendre le contrôle des institutions législatives et judiciaires.

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