Interpellé dans la nuit de samedi à dimanche dans le cadre des investigations liées à la tentative de coup d’État déjouée du 7 décembre 2025, Chabi Yayi a été libéré ce soir, à l’issue de sa garde à vue. Sa remise en liberté s’est accompagnée d’une convocation, confirmant que la procédure judiciaire se poursuit, sans rupture ni traitement d’exception.
Cette évolution, loin de traduire un recul ou une improvisation, s’inscrit dans la logique d’une enquête conduite avec méthode. La justice explore des pistes, auditionne, confronte des éléments, puis ajuste ses décisions au regard des faits établis. La garde à vue, rappelons-le, est un outil d’enquête et non une présomption de culpabilité. La libération sous convocation de Chabi Yayi vient ainsi rappeler un principe fondamental, la procédure prime sur l’émotion.
Depuis les événements du 7 décembre, un fil conducteur se dégage nettement : la volonté des autorités judiciaires d’agir sans précipitation, mais sans complaisance. Interpeller, entendre, relâcher si nécessaire, reconvoquer au moment opportun autant d’actes qui traduisent un souci d’équilibre entre efficacité de l’enquête et respect des droits individuels.
Dans l’opinion publique, cette séquence est largement perçue comme la confirmation qu’il n’existe pas, à ce stade, de « chasse aux sorcières ». Aucun emballement, aucune vague d’arrestations arbitraires, aucun discours officiel appelant à la stigmatisation. Le pays observe, note les faits, et semble accepter que le temps judiciaire ne soit ni celui des réseaux sociaux ni celui de la vindicte populaire.
Le cas Chabi Yayi illustre cette ligne de conduite. Son interpellation s’inscrivait dans un cadre précis d’investigations. Sa libération, sous convocation, montre que chaque situation est appréciée individuellement, sur la base d’éléments concrets et évolutifs. Ni acharnement, ni passe-droit : la procédure suit son cours.
Dans un contexte régional souvent marqué par des réponses brutales aux crises politiques, le Bénin donne à voir une autre voie. Celle d’une justice qui travaille sereinement, à distance des passions, consciente que sa crédibilité repose autant sur sa fermeté que sur sa retenue.
L’enquête se poursuit. D’autres auditions auront lieu. Des responsabilités seront, le moment venu, clairement établies. Mais une chose apparaît déjà comme un acquis de cette séquence post-7 décembre : le choix assumé de l’État de droit contre la tentation de l’arbitraire. Une posture discrète, mais déterminante pour la stabilité du pays.


