Une délégation d’inspecteurs des Nations Unies a exprimé de vives inquiétudes concernant le traitement des enfants, des membres des Premières Nations, des personnes handicapées et des migrants détenus en Australie, à l’issue d’une mission de 12 jours dans le pays.
Si le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a salué l’indépendance judiciaire et le respect des procédures régulières, il a pointé du doigt le manque de transparence et dénoncé le régime de détention obligatoire des réfugiés et demandeurs d’asile, jugé en violation d’un traité international relatif aux droits humains.
Les inspecteurs ont visité 16 centres, interrogé 89 personnes détenues et rencontré plusieurs instances gouvernementales, judiciaires et de la société civile. Toutefois, toutes les institutions du Territoire du Nord leur ont été fermées, faisant de cette région la première au monde à refuser entièrement la coopération avec le groupe, en plus de 30 ans de suivi des détentions à l’échelle internationale, selon Ganna Yudkivska, présidente du groupe.
L’Australie se distingue également par des pratiques préoccupantes en mer, où les forces frontalières auraient maintenu des personnes interceptées sur des matelas en caoutchouc à l’intérieur de cages à bord de bateaux, parfois pendant plusieurs semaines. Le groupe de l’ONU a demandé la divulgation du nombre, de la durée et des conditions de ces détentions.
Enfin, la délégation a dénoncé la surreprésentation des Premières Nations dans les prisons et a souligné que le pays a enregistré son plus grand nombre de décès d’autochtones en détention depuis 40 ans, entre juillet 2024 et juin 2025, selon l’Institut australien de criminologie.



