Le Parlement mexicain a adopté, mercredi 10 décembre, une loi qui criminalise la vente de cigarettes électroniques et de produits assimilés. Les contrevenants s’exposent désormais à des peines allant jusqu’à huit ans de prison. Portée par le parti Morena de la présidente Claudia Sheinbaum, cette réforme vise à protéger les jeunes et à combler un vide juridique ayant permis la promotion de ces dispositifs comme produits inoffensifs. La présidente du Sénat, Laura Itzel Castillo, a précisé que tous « les systèmes ou dispositifs analogues » sont dorénavant interdits.
Selon une enquête officielle menée en 2023, environ 2,1 millions de personnes utilisent ces appareils au Mexique, pays de 132 millions d’habitants. Plusieurs États d’Amérique latine prohibent déjà leur vente, mais rares sont ceux qui, comme le Mexique, prévoient des sanctions pénales.
L’opposition juge la loi “ambiguë” et craint un risque d’abus. Après avoir été adoptée par les deux chambres, elle entrera en vigueur une fois promulguée par la présidente Sheinbaum.
Début octobre, l’Organisation mondiale de la santé alertait sur une hausse “alarmante” de l’addiction à la nicotine chez les jeunes, estimant qu’au moins 15 millions d’adolescents de 13 à 15 ans consomment désormais des cigarettes électroniques dans le monde. Ces dispositifs sont aussi régulièrement accusés de faciliter la consommation de drogues de synthèse.
À Singapour, pays réputé pour sa législation particulièrement sévère, l’importation de cigarettes électroniques peut entraîner jusqu’à 20 ans de prison, et leur revente jusqu’à 10 ans.



