Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réaffirmé dimanche son intention de briguer la magistrature suprême en 2029. « Rien ne peut m’empêcher d’être candidat », a-t-il déclaré le 7 décembre, à l’occasion d’une journée de commémoration dédiée aux victimes des manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Pastef en mars 2024, il s’agit de la deuxième sortie publique du chef du gouvernement sur ses ambitions présidentielles. Une première déclaration similaire avait déjà été faite en juillet dernier à travers une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Selon plusieurs observateurs, cette prise de position vise avant tout à rassurer la base militante du Pastef, alors que la question de l’éligibilité d’Ousmane Sonko est à nouveau au centre du débat public. En cause, sa condamnation définitive en juillet 2025 par la Cour suprême à six mois de prison avec sursis et à 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour diffamation.
Si le Pastef soutient que cette infraction est couverte par la loi d’amnistie adoptée l’an dernier, certains juristes estiment que cette disposition ne s’applique pas, la décision de la Cour suprême étant intervenue après l’adoption de ladite loi. En tout état de cause, rappellent des analystes, la validation des candidatures à la présidentielle relève exclusivement du Conseil constitutionnel.
Cette nouvelle déclaration d’Ousmane Sonko intervient également dans un contexte politique marqué par des tensions supposées au sommet de l’État. Des analystes évoquent un malaise latent entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, accentué par la récente relance par le chef de l’État de la coalition ayant soutenu sa candidature en 2024, sans clarification sur ses propres intentions pour l’avenir.



