Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a accusé le Rwanda de violer l’accord de paix signé le 4 décembre dernier à Washington, sous la médiation des États-Unis. Il s’est exprimé ce lundi 8 décembre devant le Parlement réuni en congrès, à l’occasion de son discours sur l’état de la Nation.
Selon le Chef de l’État congolais, le Rwanda aurait rompu le cessez-le-feu dès le lendemain de la signature de l’accord. Il affirme que plusieurs villages et localités du Sud-Kivu, notamment Kaziba, Katokota et Lubarika, ont été bombardés.
Félix Tshisekedi soutient que des attaques à l’arme lourde ont été menées depuis la ville rwandaise de Bugarama par les Forces de défense rwandaises, causant d’importants dégâts humains et matériels.
Le président a rappelé que l’accord de Washington prévoyait le retrait immédiat des troupes rwandaises de l’Est de la RDC, le démantèlement des groupes armés étrangers, y compris les FDLR, la mise en place d’un mécanisme conjoint de sécurité chargé de superviser l’application des engagements, ainsi que la cessation des hostilités et un cadre d’intégration économique régionale.
Malgré ces accusations, Félix Tshisekedi a réaffirmé la volonté de la RDC de respecter les engagements pris, tout en restant vigilante. Il a assuré que le pays ne renoncerait ni à sa souveraineté ni à la protection de ses populations, tout en continuant à privilégier la voie diplomatique.
Abordant la question des ressources naturelles, le Chef de l’État a insisté sur le rôle central des minerais stratégiques dans l’instabilité persistante à l’Est du pays. Il a rejeté l’idée d’un simple conflit interne, qualifiant la situation de guerre d’agression par procuration visant à remettre en cause la souveraineté congolaise sur des zones riches en minerais critiques et à fort potentiel économique.
Ce discours, prononcé au Palais du Peuple, intervient dans un contexte diplomatique sensible, quelques jours après la conclusion de l’accord de paix censé ouvrir la voie à une désescalade durable dans l’Est de la RDC.



