Les militaires bissau-guinéens ont adopté le 8 décembre 2025 une Charte politique de transition d’une durée de 12 mois, après le renversement du président Umaro Sissoco Embaló le 26 novembre. Ce texte, déposé auprès de la Cour suprême, fixe un cadre juridique transitoire tout en maintenant partiellement la Constitution et les droits fondamentaux.
La Charte justifie l’intervention militaire par la découverte d’un « plan de déstabilisation du pays » lié au narcotrafic, à l’incitation au chaos et à la manipulation électorale. Elle suspend partiellement la Constitution, l’acte électoral et les institutions, tout en garantissant le maintien du pouvoir judiciaire.
Quatre organes piloteront la transition : un président de transition nommé par le Haut Commandement militaire, le Haut Commandement comme organe suprême, un Conseil national de transition de 65 membres exerçant le pouvoir législatif, et un gouvernement de transition dirigé par un Premier ministre. Le général Horta N’Tam a été investi président de la transition et a nommé Ilidio Vieira Té à la tête du gouvernement.
La Charte interdit au président et au Premier ministre de transition de se présenter aux élections post-transition, qui devront se tenir dans un délai minimal de 90 jours après leur annonce. Une loi d’amnistie est prévue pour les actes liés au 26 novembre 2025. L’ancien président Embaló a été exfiltré vers le Sénégal puis la République du Congo, tandis que plusieurs responsables politiques et militaires ont été arrêtés.



