Le Premier ministre hongrois Viktor Orban affirme que l’Union européenne s’enfonce dans la corruption au moment où une enquête pour fraude présumée touche un programme européen de formation destiné aux jeunes diplomates. Il dénonce ce qu’il considère comme une crise morale profonde au sein des institutions européennes.
Dans un message publié sur X, il accuse Bruxelles de se présenter comme un modèle alors que, selon lui, plusieurs commissaires font face à des accusations graves et que la Commission et le Parlement sont fragilisés par des scandales. Il estime que l’UE « se targue d’être irréprochable » malgré les dysfonctionnements qu’il décrit.
Cette prise de position intervient après l’arrestation en Belgique de Federica Mogherini, ancienne haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, d’un membre du Collège d’Europe de Bruges et d’un haut fonctionnaire de la Commission européenne. Le Parquet européen enquête sur une possible divulgation anticipée et illégale des critères de sélection de l’Académie diplomatique de l’UE, un programme de formation de neuf mois attribué au Collège d’Europe pour l’année 2021-2022.
Orban accuse également l’UE d’éviter de dénoncer la corruption en Ukraine. Il soutient que Bruxelles et Kiev s’accordent pour protéger leurs intérêts respectifs plutôt que d’affronter « la vérité ». Ses propos interviennent dans un contexte marqué par une affaire de corruption d’envergure révélée le mois dernier par les autorités ukrainiennes dans le secteur de l’énergie. L’enquête porte sur le détournement d’au moins 100 millions de dollars, notamment au sein de l’entreprise publique Energoatom, une affaire qui a conduit à plusieurs démissions, dont celle du ministre de l’Énergie et du chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky.
La lutte contre la corruption demeure un enjeu crucial pour Kiev, qui cherche à faire progresser son processus d’adhésion à l’Union européenne après l’ouverture officielle des négociations en juin 2024.
