Le Maroc veut faire passer à 60 % la part de son eau potable issue du dessalement d’ici 2030, contre 25 % aujourd’hui. Le ministre de l’Eau, Nizar Baraka, l’a affirmé en rappelant l’urgence créée par sept années de sécheresse et l’effondrement des ressources de surface et des nappes.
Le gouvernement mise sur une montée en puissance rapide des capacités pour atteindre près de 1,7 milliard de mètres cubes par an. Cette progression repose sur les usines en chantier et sur les projets dont les appels d’offres seront lancés en 2026. L’objectif est de sécuriser l’accès à l’eau potable dans un pays soumis à une pression hydrique sans précédent.
Un projet majeur sera implanté près de Tiznit pour un coût estimé à dix milliards de dirhams. Sa capacité atteindra 350 millions de mètres cubes pour alimenter les centres urbains et les zones agricoles du Sud. Les études sont en cours et l’appel d’offres est attendu à la mi-2026. D’autres unités sont programmées à Nador, Tanger et Rabat, cette dernière portée conjointement avec Veolia. Une étude est également menée à Tantan pour un futur port dédié à l’exportation d’hydrogène et d’ammoniac verts, ce qui renforcerait le rôle stratégique de la région.
Le pays compte aujourd’hui dix-sept stations totalisant 345 millions de mètres cubes par an. Quatre autres usines, en construction, doivent ajouter 540 millions de mètres cubes d’ici 2027, dont une à Casablanca. Toutes seront alimentées par les énergies renouvelables pour maintenir la cohérence entre sécurité hydrique et transition énergétique.
Face à l’évaporation qui réduit près de 30 % des eaux de surface, les autorités testent des panneaux solaires flottants sur un barrage près de Tanger. Cette technologie doit être étendue dans le Sud et en zones montagneuses. Nizar Baraka confirme que l’expérience sera amplifiée afin de renforcer la résilience hydrique, désormais considérée comme une priorité nationale.



