Côte d’Ivoire : condamnation de plus de 390 militants pro-Gbagbo, selon le PPA-CI

 

Justin Katinan Koné a présenté, jeudi 4 décembre à Abidjan, le bilan des personnes arrêtées après la crise pré-électorale en Côte d’Ivoire. Le président du Conseil stratégie et politique du PPA-CI évoque 612 prévenus assistés par les avocats du parti après la présidentielle du 25 octobre. Les avocats relèvent 213 acquittements, cinq condamnations avec sursis et 394 peines fermes.

Le parti affirme que la plupart des condamnés ont reçu la peine maximale prévue pour les troubles à l’ordre public, soit 36 mois d’emprisonnement. Le PPA-CI ajoute les dossiers jugés sans assistance judiciaire et signale douze condamnations à Dabou et sept à Oumé. Tous ces verdicts font l’objet d’un appel.

Katinan Koné évoque au moins 17 décès et 14 personnes dont le lieu de détention reste inconnu. Ce chiffre dépasse les 11 morts annoncés par le gouvernement lors du Conseil national de sécurité du 13 novembre. Le PPA-CI affirme aussi compter plus de 56 blessés et plus de 1 000 interpellations.

Le parti détaille les lieux de détention, dont le PPA (ex-MACA) qui concentre plus de 900 détenus. D’autres centres accueillent des prévenus : Bouaké, Guiglo, Bouaflé, San-Pedro, Soubré, la région du Goh, Toumodi et plusieurs localités de l’Ouest.

La situation des femmes arrêtées inquiète la formation politique. Trente-neuf femmes ont été écrouées. Quatorze ont retrouvé la liberté. Sept attendent toujours leur jugement. Dix-huit ont été condamnées à trois ans. Deux sont enceintes, dont une nécessiterait un examen médical urgent, selon le parti.

Pour répondre à cette vague de détentions, Laurent Gbagbo a lancé, le 29 novembre, l’Initiative pour la libération des prisonniers politiques. Le dispositif veut soutenir les familles, coordonner l’action des avocats, mobiliser les organisations de défense des droits humains et faciliter la réinsertion sociale après la sortie de prison. Le PPA-CI y rattache un objectif politique : rappeler l’existence de prisonniers d’opinion, défendre les libertés publiques, exiger le respect de la loi et poursuivre la contestation du quatrième mandat d’Alassane Ouattara.

Dans son allocution inaugurale, l’ancien chef de l’État a réaffirmé son opposition à ce mandat qu’il estime anticonstitutionnel. Il considère que le combat pour la libération des détenus reste indissociable de la mobilisation contre ce qu’il juge être une dérive institutionnelle.

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