Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a dénoncé mercredi un durcissement de la répression en Ouganda, à un mois des élections générales prévues en janvier. Il a appelé les autorités à garantir le respect des droits humains avant, pendant et après le scrutin.
Selon Türk, des « rapports crédibles » indiquent qu’au moins 550 personnes ont été arrêtées depuis janvier, dont plus de 300 depuis le lancement officiel de la campagne en septembre. Les détenus sont accusés de nuisance publique, désobéissance, agression, obstruction ou incitation à la violence. Plusieurs restent emprisonnés.
Les forces de sécurité ont dispersé des rassemblements du National Unity Platform (NUP) à plusieurs reprises, en utilisant balles réelles, gaz lacrymogène, fouets, matraques et canons à eau. À Iganga, à l’est du pays, une personne a été tuée et trois blessées lors d’une intervention de la police.
Türk a également dénoncé les disparitions forcées et la torture. Des détenus auraient été transférés dans des lieux secrets, dits « safe houses », au lieu d’établissements officiels. Il a cité des cas emblématiques, notamment un garde du corps du chef du NUP présenté devant la justice avec des signes visibles de torture et deux militants kenyans détenus incommunicado plus d’un mois dans un lieu surnommé « le frigo ».
Le Haut-Commissaire a exigé des enquêtes complètes et impartiales sur toutes les allégations de détentions arbitraires, disparitions forcées et mauvais traitements, et la libération immédiate des personnes détenues sans fondement légal. Il a également appelé le gouvernement à cesser toute violence contre les médias, citant des récentes révocations d’accréditations et des agressions de journalistes.




