À Sassandra, les autorités scolaires s’inquiètent déjà alors que le premier trimestre n’est pas terminé. Dans les établissements secondaires, plus d’une dizaine d’élèves ont été recensées enceintes. Le lycée moderne Goffry Kouassi Raymond concentre à lui seul plus de dix cas, dont deux élèves de terminale A2, qui ont présenté des certificats médicaux pour officialiser leur situation.
La situation ne se limite pas à un seul établissement. Au collège moderne de Grihiri, trois élèves de cinquième sont enceintes, tandis qu’au collège privé San Andrea, une élève de sixième a été déclarée enceinte. Les enseignants ont recommandé son retrait provisoire des effectifs pour un suivi adapté. Le lycée moderne Toussagnon enregistre également cinq grossesses confirmées dans les classes de troisième, seconde et première. Les autres établissements de la zone finalisent encore leur bilan, mais la hausse semble générale.
Pour plusieurs éducateurs, ces grossesses proviennent des vacances scolaires. D’autres avancent que le début tardif de l’année scolaire dans la direction régionale du Gbôklé a contribué au relâchement et au manque d’encadrement.
Ce phénomène local s’inscrit dans une tendance nationale préoccupante. Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a recensé 4 481 grossesses en milieu scolaire entre septembre 2024 et juin 2025, soit une hausse de 8,31 % par rapport à l’année précédente (4 137 cas). La région de la Nawa est la plus touchée avec 424 cas, suivie du Gbôklé avec 177.
