À la veille du lancement annuel des négociations commerciales, la grande distribution et les fournisseurs agroalimentaires ont annoncé la signature d’une charte inédite visant à instaurer un climat de dialogue plus apaisé. Historiquement tendues, ces discussions concernent les prix, les modalités de livraison et le calendrier promotionnel des produits de grandes marques.
Selon Judith Jiguet, déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), cet accord constitue « une avancée longtemps attendue » pour une filière souvent marquée par des négociations épuisantes. Karima Kaci, directrice générale de Pact’Alim, souligne que la charte favorise des échanges « respectueux et de bonne foi » entre distributeurs et industriels.
L’objectif principal est d’améliorer les conditions de négociation, notamment pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Elles bénéficieront d’un traitement prioritaire, et leurs discussions devront se conclure au plus tard le 15 janvier 2026. Cette disposition vise à protéger les petites entreprises et à garantir que la hausse des tarifs suive au moins celle des matières premières agricoles, un enjeu crucial pour la souveraineté alimentaire.
La charte inclut également des mesures pour valoriser les produits frais et renforcer l’information des consommateurs sur l’origine des produits. Bien que non contraignante, elle prévoit des points de suivi réguliers au cours des trois mois de négociations afin d’évaluer l’application des engagements pris.
Les ministres du Commerce, Serge Papin, et de l’Agriculture, Annie Genevard, ont salué cet accord comme une étape vers des pratiques commerciales plus équilibrées et responsables, tout en rappelant que son suivi sera rigoureux pour en garantir l’efficacité.





