L’ancien président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, renversé mercredi par un putsch militaire, a été exfiltré vers le Sénégal grâce à une opération conduite avec l’appui direct des autorités sénégalaises. Selon un communiqué publié mercredi soir par Dakar, le chef de l’État déchu est arrivé « sain et sauf » à bord d’un aéronef spécialement affrété pour son extraction.
Le ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères précise que l’intervention a été supervisée personnellement par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Depuis le début de la crise, Dakar affirme être en contact permanent avec les acteurs politiques et militaires de Guinée-Bissau afin d’obtenir la libération d’Embaló, de ses proches et d’autres responsables arrêtés, mais aussi de faciliter la réouverture des frontières pour permettre les différentes opérations d’exfiltration, y compris celles concernant les missions d’observation électorale.
L’arrivée d’Embaló à Dakar intervient quelques heures après le Sommet extraordinaire de la Cédéao, organisé en visioconférence pour examiner la situation en Guinée-Bissau. Les dirigeants ouest-africains ont condamné « fermement » la prise du pouvoir par la force et exigé la libération immédiate de toutes les personnalités détenues. Ils ont également décidé de la mise en place d’un comité de médiation restreint, auquel participe le Sénégal, chargé de suivre la situation et de se rendre prochainement à Bissau. Le président Diomaye Faye y a rappelé « le caractère essentiel du respect de l’ordre constitutionnel » et la nécessité d’un environnement sécurisé pour garantir un processus électoral crédible.
Le gouvernement sénégalais réaffirme sa volonté de travailler avec la Cédéao, l’Union africaine et les partenaires internationaux pour soutenir le dialogue et la stabilité, en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.
Le coup d’État du 26 novembre est survenu à quelques heures de la proclamation des résultats de la présidentielle du 23 novembre. Les militaires ont instauré un Haut Commandement Militaire pour la restauration de la sécurité nationale et arrêté plusieurs responsables, dont l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira.
Jeudi, le général Horta N’Tam a été investi président de la transition, pour une période maximale d’un an. Il a annoncé vouloir lutter « énergiquement » contre le narcotrafic, qu’il accuse d’avoir tenté de « capturer la démocratie guinéenne ».



