Le marché de Noël de Strasbourg a ouvert ses chalets mercredi 26 novembre dans un centre-ville placé sous une vigilance exceptionnelle en raison de la menace terroriste. Trois cent stands accueillent les visiteurs jusqu’au 24 décembre dans une atmosphère festive dominée par les odeurs d’épices et de cannelle.
La ville attend une foule massive. L’an dernier, 3,4 millions de visiteurs avaient arpenté les rues de la capitale alsacienne, un record. Dès l’après-midi, les chalets ont accueilli les premiers touristes dans les quartiers emblématiques comme la Petite France ou le parvis de la cathédrale. En soirée, la place Kléber s’est remplie au pied du sapin illuminé de 30 mètres, symbole de cette 455e édition du Christkindelsmärik.
La maire Jeanne Barseghian a salué un démarrage “sous de très bons auspices” et noté la présence immédiate des Strasbourgeois, des habitants de la région et des visiteurs internationaux. Dans les allées, les langues se mêlent : néerlandais, coréen, anglais et allemand. Les vendeurs espèrent une fréquentation à la hauteur de la réputation mondiale du marché.
Pour de nombreux touristes, la magie opère. Jeff, ingénieur venu de Los Angeles, découvre un site qu’il qualifie d’“unique et magique”. Strasbourg figure sur son itinéraire européen avec Paris et Édimbourg.
Les habitants reviennent aussi, parfois avec un regard plus nuancé. Michel et Noëlle, 65 ans, admirent le sapin mais regrettent une ambiance “devenue un vrai Disneyland”. La municipalité affirme avoir travaillé à rendre les déambulations plus fluides, soulignant que certains habitants se détournaient de l’événement à cause de la densité de la foule.
La sécurité reste le point central de cette édition. Depuis l’attentat jihadiste de 2018, la ville reconduit un dispositif renforcé. Environ mille agents sont mobilisés chaque jour : policiers, gendarmes, CRS, pompiers et bénévoles de la Croix-Rouge. Les drones de surveillance reviennent et les accès au centre historique sont filtrés aux horaires d’ouverture. Certaines rues adoptent un sens unique le weekend pour éviter les encombrements.
Les organisateurs veulent maintenir l’équilibre entre sécurité stricte et esprit populaire. Le marché met en avant les produits locaux, les traditions et plusieurs initiatives solidaires. Une opération “sapin solidaire” prévoit d’offrir des cadeaux à 300 enfants défavorisés.
Strasbourg entend ainsi préserver la fête tout en répondant aux exigences d’un événement de portée internationale exposé à des risques persistants.



