En Loire-Atlantique, une femme de 66 ans, privée de domicile depuis son expulsion au cours de l’été, est décédée dimanche d’un arrêt cardiaque dans des toilettes publiques à Mesquer. Selon la presse locale, Sylviane Police vivait depuis plusieurs mois dans sa voiture avec son mari, un ancien militaire de 69 ans.
D’abord présentée comme ayant passé six jours dans son véhicule, la situation du couple durait en réalité depuis la mi-août, a précisé leur fils, Maximilian Police, au journal L’Écho de la presqu’île guérandaise. Après leur expulsion d’un logement privé à Piriac-sur-Mer en juillet pour impayés, ils avaient été hébergés temporairement chez leur fils, avant d’alterner campings, hôtels et nuits dans leur voiture, faute de moyens.
La mort de Sylviane Police a provoqué une forte émotion et ravivé les accusations de la famille, qui reproche à la mairie de Piriac-sur-Mer une absence d’action. Leur fils évoque « une succession de négligences » et rappelle qu’un dossier de logement social était en attente depuis plus de cinq ans. « Ma mère méritait dignité et respect. Elle n’a trouvé que silence et indifférence », a-t-il dénoncé.
La maire, Emmanuelle Dacheux, s’est dite profondément attristée mais a tenu à rappeler que l’expulsion découlait d’une décision judiciaire qui « ne relève pas de la commune ». Elle affirme également que la municipalité ne dispose que d’un seul logement d’urgence, déjà occupé au moment des faits.
La famille et la mairie divergent sur les solutions proposées. L’élue assure que des hébergements avaient été offerts à Nantes et à Saint-Nazaire par les services de l’État, mais refusés par le couple désireux de rester dans leur commune. Le fils nuance cette version, expliquant qu’il s’agissait de solutions très temporaires, insuffisantes pour sortir durablement ses parents de la précarité.
Au lendemain du décès, la municipalité a annoncé avoir mis à disposition du mari un logement saisonnier chauffé, à titre provisoire.



