Le Tribunal militaire de Ouagadougou a siégé en audience foraine au camp Nazi Boni de Dédougou entre le 19 et le 21 novembre. Douze dossiers impliquant des Volontaires pour la défense de la patrie ont été examinés et plusieurs d’entre eux ont reçu des peines allant jusqu’à 11 ans de prison, selon les informations rapportées par L’Express du Faso.
Une affaire a particulièrement retenu l’attention. Quatre VDP, initialement accusés de meurtre, ont vu les faits requalifiés. Le tribunal a estimé qu’ils s’étaient rendus coupables de mutilation de cadavre et de violation du respect dû aux morts, des actes commis sur le corps d’un individu présenté comme un présumé terroriste.
Deux autres VDP, originaires de Tchériba, ont été reconnus responsables d’homicide. Ils avaient procédé à l’interpellation de plusieurs personnes lors d’un contrôle. Le lendemain, ces dernières ont été retrouvées mortes. Le tribunal a condamné l’un des accusés à 11 ans de prison dont quatre avec sursis, et l’autre à 11 ans dont trois avec sursis.
Le procureur militaire, le commandant Ahmed Ferdinand Sountoura, a rappelé aux Forces de défense et de sécurité et aux VDP la nécessité absolue de respecter les règles d’engagement, en particulier l’usage proportionné des armes. Il a insisté sur le fait que leurs interventions ne doivent jamais être motivées par la vengeance ni teintées de considérations ethniques.
Il a également souligné que l’armée n’est pas au-dessus de la loi et que toute dérive contre les civils fera l’objet de poursuites. Le procureur a enfin appelé les populations à maintenir leur collaboration avec les forces engagées dans la lutte contre le terrorisme, notamment en fournissant des informations fiables.
