La Confédération des États du Sahel, qui réunit le Burkina Faso, le Mali et le Niger, a demandé une reprise franche et sans ingérence de la coopération régionale et internationale contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Cet appel a été exprimé devant le Conseil de sécurité de l’ONU par Issa Konfourou, représentant permanent du Mali à New York, au nom de l’AES.
Le diplomate affirme que l’Afrique de l’Ouest et le Sahel subissent depuis plus de dix ans un terrorisme soutenu par des acteurs étatiques étrangers. Il évoque des attaques qui ciblent les civils et les infrastructures essentielles et parle d’un véritable « terrorisme économique ». Il rappelle que la création de l’AES par le capitaine Ibrahim Traoré, le général Assimi Goïta et le général Abdourahamane Tiani traduit la volonté des trois pays de reprendre le contrôle de leur destinée commune en mutualisant la défense, la diplomatie et le développement.
Il rend hommage aux Forces de défense et de sécurité de l’AES qui combattent quotidiennement les groupes armés. Il insiste cependant sur la nécessité d’une lutte à la fois régionale et internationale, à condition qu’elle respecte la souveraineté et les choix stratégiques des États du Sahel.
La Confédération estime indispensable de rétablir la confiance entre les pays d’Afrique de l’Ouest. Elle juge que toute initiative de coordination doit partir d’une compréhension partagée de la menace et d’un dialogue exempt d’ingérences hostiles, de sanctions illégales ou de pressions militaires. Elle appelle également le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU à proposer des réponses rapides, concrètes et adaptées. Elle cite l’exemple de la MINUSMA, perçue comme une expérience non concluante en raison d’un mandat inadapté aux besoins du Mali.
L’AES alerte sur l’insuffisance du financement humanitaire au Sahel. Elle explique que les besoins ne sont couverts qu’à hauteur de 14 %. Elle signale aussi la persistance du financement des groupes armés, notamment via le paiement de rançons.
Issa Konfourou dénonce enfin un « terrorisme médiatique » attribué à une presse qu’il qualifie de militante et revancharde. Il affirme que certains médias servent de relais à la propagande terroriste. Il rend hommage aux victimes civiles et militaires, dont la créatrice de contenus Mariam Cissé, enlevée puis tuée à Tonko, dans la région de Tombouctou.
La Confédération affirme sa détermination à poursuivre le combat contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région.



