Le Centre pour le droit environnemental international (Ciel) a repéré 531 participants liés à la promotion des technologies de captage et de stockage du carbone parmi les 42.000 accrédités à la COP30 à Belém. Ce chiffre dépasse les estimations des COP28 et COP29, alors même que l’affluence y était plus élevée.
Selon l’ONG, ces acteurs représentent un courant puissant au sein d’une conférence où les technologies de captage prennent une place croissante. Le CCS vise à récupérer le CO₂ dans l’air ou directement dans les installations industrielles avant de l’enfouir dans le sous-sol. Le GIEC admet son utilité limitée pour décarboner des secteurs difficiles comme l’acier ou le ciment.
Le Ciel rappelle pourtant l’échec récurrent de ces projets : près de neuf initiatives sur dix ne respectent pas leurs objectifs, selon une étude publiée en 2024 dans Nature. L’organisation craint que le CCS ne serve de prétexte pour maintenir les niveaux actuels d’émissions, alors que les capacités de captage nécessaires d’ici 2050 devraient être multipliées par 100.000 pour viser la neutralité carbone, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Le sénateur américain Sheldon Whitehouse estime que le captage restera indispensable parce que le monde dépasse déjà la limite de réchauffement. Il avertit toutefois que cette technologie ne doit pas devenir un permis de polluer.
Le Ciel classe comme lobbyistes les délégués membres d’associations spécialisées ou impliqués dans des projets soutenus par l’AIE. Cela englobe des groupes comme Amazon, Saint-Gobain ou Orsted, dont certains projets intègrent du captage de carbone, mais aussi le personnel des majors pétrogazières publiques et privées. Les compagnies nationales chinoise et brésilienne apparaissent parmi les plus représentées, suivies d’Occidental Petroleum, pionnier du captage utilisé pour prolonger la vie de puits pétroliers.
Pour le Ciel, cette présence massive illustre les efforts de l’industrie fossile pour défendre un avenir qui reposerait encore sur le charbon, le pétrole et le gaz, avec la promesse de les « nettoyer » grâce au captage du CO₂.




